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1o La famille Toungouse est celle qui répond aux peuples de l’Asie Orientale, habitant la Mandschourie entre la Chine et les déserts du Nord : ses langues sont divisées en général, comme les populations elles-mêmes, en deux classes, celle des Mandschous, race conquérante de l’empire Chinois, et celle des Toungouses, restés barbares à l’Est de la Sibérie même sous la domination Russe.

2o La famille Mongole est celle qu’on peut appeler proprement Tatare ; elle appartient aux populations placées entre les puissans états de la Russie, de la Chine et du Tibet, et elle se subdivise dans les idiomes suivans : le Mongol, langue cultivée sous l’influence des idées Bouddhiques, le Bouréte, le Kalmouck ou Olète.

3o La famille Turque, répandue à l’Ouest des deux familles précédentes, possède un grand nombre de langues cultivées par une race puissante, mêlée à toutes les révolutions intérieures de l’Asie. Les branches principales de cette famille de langues sont :

a) L’Ouïgour ou Turk oriental, dont l’alphabet, réputé longtemps d’une antiquité fabuleuse, a été emprunté aux caractères Estrangelo portés dans l’Asie centrale par les Nestoriens de la Syrie ; b) le Tchakatéen, poli comme l’Ouïgour par une culture littéraire ; c) le Kuptschak, parlé par les Turks civilisés des gouvernemens Russes de Kasan et d’Astrakan :

d) Le Turk ou Osmanli, qui règne dans les Turquies d’Europe et d’Asie avec la race Ottomane, maîtresse de Constantinople, et qui a été propagé par son influence jusque sur les côtes de Barbarie :

e) Le Kirghis, qui domine dans les vastes régions du Turkestan ; f) trois dialectes qu’on peut regarder comme langues

    vrage d’Abel Rémusat (Recherches sur les langues Tartares) et dans l’Asia Polygl. de J. Klaproth (p. 210 suiv.) : elles sont mises à profit par Balbi dans le tableau VIIIe de son Atlas ethnographique.