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Camargo.

On vous la donnera.Ce soir je pars pour Vienne ;
M’y suivrez-vous ?

Rafael.

M’y suivrez-vous ?Ce soir ! — Était-ce pour cela
Qu’il fallait regarder si l’on venait ?

Camargo.

Qu’il fallait regarder si l’on venait ? Holà !
Lætitia ! Lafleur ! Pascariel !

Lætitia, entrant.

Lætitia ! Lafleur Pascariel !Madame !

Camargo.

Demandez des chevaux pour ce soir.

Exit Lætitia.
Rafael.

Demandez des chevaux pour ce soir.Sur mon âme,
Vous avez des vapeurs, madame, assurément.

Camargo.

Me suivrez-vous ?

Rafael.

Me suivrez-vous ? Ce soir ! à Vienne ? — Non, vraiment,
Je ne puis.

Camargo.

Je ne puis.Adieu donc, Garuci. Je vous laisse. —
Je pars seule. — Soyez plus heureux en maîtresse.

Rafael.

En maîtresse ? heureux : moi ? — Ma parole d’honneur.
Je n’en ai jamais eu.

Camargo, hors d’elle.

Je n’en ai jamais eu.Qu’étais-je donc ?

Rafael.

Je n’en ai jamais eu.Qu’étais-je donc ?Mon cœur,
Ne recommencez pas à vous fâcher.