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Irus.
Vrai Dieu ! monsieur le duc, qu’entendez-vous par là ?
Ne dois-je pas aussi devenir votre gendre ?
Laërte.
C’est bon, je le sais bien ; vous pouvez vous attendre
À trouver votre tour ; — mais Silvio choisira.
(Exeunt.)
Scène III.
Le jardin du duc.
NINON, NINETTE, dans deux bosquets séparés.
Ninon.
Cette voix retentit encore à mon oreille.
Ninette.
Ce baiser singulier me fait encor frémir.
Ninon.
Nous verrons cette nuit ; il faudra que je veille.
Ninette.
Cette nuit, cette nuit, je ne veux pas dormir.
Ninon.
Toi dont la voix est douce, et douce la parole,
Chanteur mystérieux, reviendras-tu me voir ?
Ou, comme en soupirant l’hirondelle s’envole,
Mon bonheur fuira-t-il, n’ayant duré qu’un soir ?
Ninette.
Audacieux fantôme à la forme voilée,
Les ombrages ce soir seront-ils sans danger ?
Te reverrai-je encor dans cette sombre allée,
Ou disparaîtras-tu comme un chamois léger ?