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la majesté de son visage, l’accent pénétrant de sa parole et l’ineffable bonté de son cœur ont laissé dans la mémoire de ses petits-enfants une impression profonde et le souvenir d’une créature angélique. Sa fille aînée, qui lui ressemblait beaucoup, transmit à Alfred de Musset la sensibilité, l’éloquence et le pathétique ; c’est par la rencontre de facultés éminentes dans la ligne paternelle que ces dons heureux, en se réunissant sur une seule tête, ont pu s’élever à leur plus haute puissance.

Victor-Donatien de Musset fit d’excellentes études au collège militaire de Vendôme, où il était élève du roi. Lorsqu’il en sortit, à dix-huit ans, il avait un frère aîné déjà capitaine au régiment de Bresse, et une sœur pensionnaire de la reine à Saint-Cyr et pourvue d’un canonicat. Rentré dans la maison paternelle, il y trouva une société nombreuse et aimable de parents, d’amis et de voisins. L’aîné de la famille habitait le château de Cogners, près Saint-Calais ; d’autres parents ou alliés demeuraient à Tours, à Blois, à Chartres. Vendôme étant le point central, on s’y réunissait souvent. Pour passer quelques jours ensemble, on voyageait par des chemins affreux. On fai-