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— Allons, dit-elle, il faut s’exécuter. Ma journée d’hier a été heureuse ; il faut que tout le monde soit content.

Il était huit heures du matin quand Javotte prit son bracelet, mit son châle et son chapeau, et sortit de chez elle, pleine de cœur, et presque encore grisette. Arrivée à la maison de Tristan, elle vit, devant la loge du concierge, une grosse femme, les joues couvertes de larmes.

M. de Berville ? demanda Javotte.

— Hélas ! répondit la grosse femme.

— Y est-il, s’il vous plaît ? Est-ce ici ?

— Hélas ! madame,… il s’est battu,… on vient de le rapporter… Il est mort !

Le lendemain, Javotte chantait pour la seconde fois dans les chœurs de l’Opéra, sous un quatrième nom qu’elle avait choisi : celui de madame Amaldi.

FIN DU SECRET DE JAVOTTE.

Pierre et Camille et le Secret de Javotte ont été publiés pour la première fois dans le Constitutionnel, à peu de distance l’un de l’autre (avril et juin 1844).