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sa tête une longue tresse de cheveux ; puis elle se regarda un instant, ainsi défigurée et privée d’une partie de sa plus belle parure, et la donna à son amant.

L’horloge sonna de nouveau, il fut temps de descendre ; quand ils repassèrent sous les galeries, ils paraissaient aussi joyeux que lorsqu’ils y étaient arrivés.

— Voilà un beau soleil, dit le jeune homme.

— Et une belle journée, dit Brigitte, et que rien n’effacera là.

Elle frappa sur son cœur avec force ; ils pressèrent le pas et disparurent dans la foule. Une heure après, une chaise de poste passa sur une petite colline, derrière la barrière de Fontainebleau. Le jeune homme y était seul ; il regarda une dernière fois sa ville natale dans l’éloignement, et remercia Dieu d’avoir permis que, de trois êtres qui avaient souffert par sa faute, il ne restât qu’un seul malheureux.

FIN DE LA CONFESSION D’UN ENFANT DU SIÈCLE
ET DU TOME HUITIÈME.