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Le marquis.

Oui, je vous le jure, si j’éprouve un refus, je pars sur-le-champ, et vous ne me reverrez de la vie.

Le baron.

Quel refus ? que voulez-vous dire ?

Le marquis.

Oui, sur l’honneur, si je suis reçu avec froideur, si ma démarche est mal accueillie, mon parti est pris irrévocablement.

Le baron.

Eh ! quelle froideur, quel mauvais accueil avez-vous à craindre, venant de la part du roi ?

Le marquis.

Est-ce que le roi se mêle de tout ceci ?

Le baron.

Parbleu ! apparemment, puisque vous serez porteur d’une lettre autographe de Sa Majesté.

Le marquis.

Pour la comtesse ?

Le baron.

Pour la grande-duchesse. Oubliez-vous que vous êtes chargé ?…

Le marquis.

C’est que je confondais, parce que j’ai aussi une lettre à écrire à la comtesse. L’avez-vous vue ?

Le baron.

Non, elle dort.