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La duchesse.

L’exigez-vous, monsieur ? J’obéis.

Le duc.

L’exigez-vous, monsieur ? J’obéis.Mon Dieu, non.
Exiger ! — Obéir ! — Le bon Dieu vous bénisse !
Dirait-on pas vraiment qu’on vous traîne au supplice ?

La maréchale, au duc.

Ne la chagrinez pas. — Pour l’égayer un peu,
Nous ferons un piquet ce soir au coin du feu.

La duchesse.

Permettez-vous, monsieur ?

Le duc.

Permettez-vous, monsieur ?Certainement.

À part.

Permettez-vous, monsieur ?Certainement.J’enrage.
Voilà mes projets morts. — Quel ennui ! Quel dommage !
Lisette, j’en suis sûr, en a le cœur navré ;
Mais, avant de sortir, je la retrouverai.
Le diable est donc logé dans la tête des femmes !
Haut.
Allons ! j’irai donc seul. — À votre jeu, mesdames.
Holà ! Jasmin ! Lafleur ! Des cartes, des flambeaux !
Vite ! — Je vous souhaite un millier de capots,
De pics et de repics, et de quintes majeures.
Combien un si beau jeu doit abréger les heures !

La maréchale.

Un bon piquet, mon fils, n’est point à dédaigner ;
Le roi l’aime.