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Tebaldeo.

L’immortalité, c’est la foi. Ceux à qui Dieu a donné des ailes y arrivent en souriant.

Valori.

Tu parles comme un élève de Raphaël.

Tebaldeo.

Seigneur, c’était mon maître. Ce que j’ai appris vient de lui.

Lorenzo.

Viens chez moi ; je te ferai peindre la Mazzafirra toute nue.

Tebaldeo.

Je ne respecte point mon pinceau, mais je respecte mon art : je ne puis faire le portrait d’une courtisane.

Lorenzo.

Ton Dieu s’est bien donné la peine de la faire ; tu peux bien te donner celle de la peindre. Veux-tu me faire une vue de Florence ?

Tebaldeo.

Oui, monseigneur.

Lorenzo.

Comment t’y prendrais-tu ?

Tebaldeo.

Je me placerais à l’orient, sur la rive gauche de l’Arno. C’est de cet endroit que la perspective est la plus large et la plus agréable.