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Cécile.

Ce matin, quand je vous ai parlé, votre oncle était derrière un arbre.10 Est-ce que vous ne le saviez pas ? Je l’ai vu en détournant l’allée.

Valentin.

Il faut que tu te sois trompée ; je ne me suis aperçu de rien.

Cécile.

Oh ! je l’ai bien vu ; [il écartait des branches ;] c’était peut-être pour nous épier.

Valentin.

Quelle folie ! tu as fait un rêve. N’en parlons plus. Donne-moi un baiser.

Cécile.

Oui, mon ami, et de tout mon cœur ; asseyez-vous là près de moi. — Pourquoi donc, dans votre lettre d’hier, avez-vous dit du mal de ma mère ?

Valentin.

Pardonne-moi : c’est un moment de délire, et je n’étais pas maître de moi.

Cécile.

Elle m’a demandé cette lettre, et je n’osais la lui montrer ; je savais ce qui allait arriver. Mais qui est-ce donc qui l’avait avertie ? Elle n’a pourtant rien pu deviner ; la lettre était là, dans ma poche.

Valentin.

Pauvre enfant ! on t’a maltraitée ; c’est ta femme