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Lorenzo

Bonjour, messieurs les amis de mon cousin !

Le Duc.

Lorenzo, écoute ici. Voilà une heure que nous parlons de toi. Sais-tu la nouvelle ? Mon ami, on t’excommunie en latin, et sire Maurice t’appelle un homme dangereux, le cardinal aussi ; quant au bon Valori, il est trop honnête homme pour prononcer ton nom.

Lorenzo.

Pour qui dangereux, Éminence ? pour les filles de joie, ou pour les saints du paradis ?

Le Cardinal.

Les chiens de cour peuvent être pris de la rage comme les autres chiens.

Lorenzo.

Une insulte de prêtre doit se faire en latin.

Sire Maurice.

Il s’en fait en toscan, auxquelles on peut répondre.

Lorenzo.

Sire Maurice, je ne vous voyais pas ; excusez-moi, j’avais le soleil dans les yeux ; mais vous avez un bon visage et votre habit me paraît tout neuf.

Sire Maurice.

Comme votre esprit ; je l’ai fait faire d’un vieux pourpoint de mon grand-père.

Lorenzo.

Cousin, quand vous aurez assez de quelque conquête des faubourgs, envoyez-la donc chez sire Mau-