Lorenzaccio, le diable soit de toi ! tu as blessé mon cheval.
- La fenêtre se ferme.
Peste soit de l’ivrogne et de ses farces silencieuses ! un gredin qui n’a pas souri trois fois dans sa vie, et qui passe le temps à des espiègleries d’écolier en vacances.
- Il sort. — Louise Strozzi sort de la maison, accompagnée de Julien Salviati ; il lui tient l’étrier. Elle monte à cheval ; un écuyer et une gouvernante la suivent.
La jolie jambe, chère fille ! Tu es un rayon de soleil, et tu as brûlé la moelle de mes os.
Seigneur, ce n’est pas là le langage d’un cavalier.
Quels yeux tu as, mon cher cœur ! quelle belle épaule à essuyer, tout humide et si fraîche ! Que faut-il te donner pour être ta camériste cette nuit ? Le joli pied à déchausser !
Lâche mon pied, Salviati.
Non, par le corps de Bacchus ! jusqu’à ce que tu m’aies dit quand nous coucherons ensemble.
- Louise frappe son cheval et part au galop.
La petite Strozzi s’en va rouge comme la braise ; — vous l’avez fâchée, Salviati.