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mon grand Lorenzo ! la liberté est dans le ciel ; je la sens, je la respire.

Lorenzo.

Philippe ! Philippe ! point de cela ; fermez votre fenêtre ; toutes ces paroles me font mal.

Philippe.

Il me semble qu’il y a un attroupement dans la rue ; un crieur lit une proclamation. Holà, Jean ! allez acheter le papier de ce crieur.

Lorenzo.

Ô Dieu ! ô Dieu !

Philippe.

Tu deviens pâle comme un mort. Qu’as-tu donc ?

Lorenzo.

N’as-tu rien entendu ?

Entre un domestique, apportant la proclamation.
Philippe.

Non ; lis donc un peu ce papier, qu’on criait dans la rue.

Lorenzo, lisant.

« À tout homme, noble ou roturier, qui tuera Lorenzo de Médicis, traître à la patrie et assassin de son maître, en quelque lieu et de quelque manière que ce soit, sur toute la surface de l’Italie, il est promis par le conseil des Huit à Florence : 1o quatre mille florins d’or sans aucune retenue ; 2o une rente de cent florins d’or par an, pour lui durant sa vie, et ses héritiers en ligne directe après sa mort ; 3o la permission d’exer-