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ceci au roi de France : Le jour où Philippe portera les armes contre son pays, il sera devenu fou.

Pierre.

Quelle est cette nouvelle sentence ?

Philippe.

Celle qui me convient.

Pierre.

Ainsi vous perdez la cause des bannis pour le plaisir de faire une phrase ! Prenez garde, mon père, il ne s’agit pas là d’un passage de Pline ; réfléchissez avant de dire non.

Philippe.

Il y a soixante ans que je sais ce que je devais répondre à la lettre du roi de France.

Pierre.

Cela passe toute idée ! vous me forceriez à vous dire de certaines choses. Venez avec nous, mon père, je vous en supplie. Lorsque j’allais chez les Pazzi, ne m’avez-vous pas dit : Emmène-moi ? Cela était-il différent alors ?

Philippe.

Très différent. Un père offensé, qui sort de sa maison l’épée à la main, avec ses amis, pour aller réclamer justice, est très différent d’un rebelle qui porte les armes contre son pays, en rase campagne et au mépris des lois.

Pierre.

Il s’agissait bien de réclamer justice ! il s’agissait