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Scène V

La chambre de Lorenzo.
LORENZO, deux Domestiques.
Lorenzo.

Quand vous aurez placé ces fleurs sur la table et celles-ci au pied du lit, vous ferez un bon feu, mais de manière à ce que cette nuit la flamme ne flambe pas, et que les charbons échauffent sans éclairer. Vous me donnerez la clef, et vous irez vous coucher.

Entre Catherine.
Catherine.

Notre mère est malade ; ne viens-tu pas la voir, Renzo ?

Lorenzo.

Ma mère est malade ?

Catherine.

Hélas ! je ne puis te cacher la vérité. J’ai reçu hier un billet du duc, dans lequel il me disait que tu avais dû me parler d’amour pour lui ; cette lecture a fait bien du mal à Marie.

Lorenzo.

Cependant je ne t’avais pas parlé de cela. N’as-tu pas pu lui dire que je n’étais pour rien là-dedans ?

Catherine.

Je le lui ai dit. Pourquoi ta chambre est-elle aujourd’hui si belle et en si bon état ? je ne croyais pas que l’esprit d’ordre fût ton majordome.