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sifier dans mes entrailles, et rester un rocher pour l’éternité.

Les moines.

Si vous êtes le fils de Philippe, venez avec nous, nous vous conduirons à lui ; il est depuis hier à notre couvent.

Pierre.

Et je ne saurai pas qui a tué ma sœur ! Écoutez-moi, prêtres ; si vous êtes l’image de Dieu, vous pouvez recevoir un serment. Par tout ce qu’il y a d’instruments de supplice sous le ciel, par les tortures de l’enfer… Non ; je ne veux pas dire un mot. Dépêchons-nous, que je voie mon père. Ô Dieu ! ô Dieu ! faites que ce que je soupçonne soit la vérité, afin que je les broie sous mes pieds comme des grains de sable. Venez, venez, avant que je perde la force ; ne me dites pas un mot : il s’agit là d’une vengeance, voyez-vous ! telle que la colère céleste n’en a pas rêvé.

Ils sortent.



Scène III

Une rue.
LORENZO, SCORONCONCOLO.
Lorenzo.

Rentre chez toi, et ne manque pas de venir à minuit ; tu t’enfermeras dans mon cabinet jusqu’à ce qu’on vienne t’avertir.