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Le portier.

Oui ; que demandez-vous ?

Les moines.

Nous venons chercher le corps de Louise Strozzi. Voilà l’autorisation de Philippe, afin que vous nous laissiez l’emporter.

Pierre.

Comment dites-vous ? Quel corps demandez-vous ?

Les moines.

Éloignez-vous, mon enfant, vous portez sur votre visage la ressemblance de Philippe ; il n’y a rien de bon à apprendre ici pour vous.

Thomas.

Comment ? elle est morte ! morte, ô Dieu du ciel !

Il s’assoit à l’écart.
Pierre.

Je suis plus ferme que vous ne pensez. Qui a tué ma sœur ? car on ne meurt pas à son âge, dans l’espace d’une nuit, sans une cause surnaturelle. Qui l’a tuée, que je le tue ? Répondez-moi, ou vous êtes mort vous-même.

Le portier.

Hélas ! hélas ! qui peut le dire ? Personne n’en sait rien.

Pierre.

Où est mon père ? Viens, Thomas ; point de larmes. Par le ciel ! mon cœur se serre comme s’il allait s’os-