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Scène IV

Au palais Soderini.
Entre CATHERINE, lisant un billet.

« Lorenzo a dû vous parler de moi ; mais qui pourrait vous parler dignement d’un amour pareil au mien ? Que ma plume vous apprenne ce que ma bouche ne peut vous dire et ce que mon cœur voudrait signer de son sang.

« Alexandre de Médicis. »

Si mon nom n’était pas sur l’adresse, je croirais que le messager s’est trompé, et ce que je lis me fait douter de mes yeux.

Entre Marie.

Ô ma mère chérie ! voyez ce qu’on m’écrit ; expliquez-moi, si vous pouvez, ce mystère.

Marie.

Malheureuse, malheureuse ! il t’aime ! Où t’a-t-il vue ? où lui as-tu parlé ?

Catherine.

Nulle part ; un messager m’a apporté cela comme je sortais de l’église.

Marie.

Lorenzo, dit-il, a dû te parler de lui ? Ah ! Catherine, avoir un fils pareil ! Oui, faire de la sœur de sa mère la maîtresse du duc, non pas même la maîtresse, ô