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Barberine

Oui, cela peut plaire sans doute. Vos belles dames ne voient ce pauvre monde que du haut de leur palefroi, ou si leur pied se pose à terre, c’est sur un carreau de velours.

Rosemberg

Oh ! pas toujours. Ma tante Béatrix va aussi comme vous dans les champs.

Barberine

Ah ! votre tante est bonne ménagère ?

Rosemberg

Oui, et bien avare, excepté pour moi, car elle me donnerait ses coiffes.

Barberine

En vérité ?

Rosemberg

Oh ! certainement ; c’est d’elle que me viennent presque tous les bijoux que je porte.

Barberine, à part.

Ce garçon-là n’est pas bien méchant.

Haut.

J’aime fort les bonnes ménagères, vu que j’ai la prétention d’en être une moi-même. Tenez, vous en voyez la preuve.

Rosemberg

Qu’est-ce que cela ? Dieu me pardonne, une quenouille et un fuseau !