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dez-moi ; qui êtes-vous ? que faites-vous là, à cueillir ces fleurs ?

Elle s’avance vers un tertre.
Fantasio, assis, vêtu en bouffon, avec une bosse et une perruque.

Je suis un brave cueilleur de fleurs, qui souhaite le bonjour à vos beaux yeux.

Elsbeth.

Que signifie cet accoutrement ? qui êtes-vous pour venir parodier sous cette large perruque un homme que j’ai aimé ? Êtes-vous écolier en bouffonnerie ?

Fantasio.

Plaise à votre altesse Sérénissime, je suis le nouveau bouffon du roi ; le majordome m’a reçu favorablement ; je suis présenté au valet de chambre ; les marmitons me protègent depuis hier au soir, et je cueille modestement des fleurs en attendant qu’il me vienne de l’esprit.

Elsbeth.

Cela me paraît douteux, que vous cueilliez jamais cette fleur-là.

Fantasio.

Pourquoi ? l’esprit peut venir à un homme vieux, tout comme à une jeune fille. Cela est si difficile quelquefois de distinguer un trait spirituel d’une grosse sottise ! Beaucoup parler, voilà l’important ; le plus mauvais tireur de pistolet peut attraper la mouche, s’il tire sept cent quatre-vingts coups à la minute, tout aussi bien que le plus habile homme qui n’en tire qu’un ou deux