Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies I.djvu/224

Cette page a été validée par deux contributeurs.

vert de tous les pavés de la ville, pour nous prier d’aller rire dans la lune.

Entre Marinoni, couvert d’un manteau.
Spark.

La princesse n’a jamais fait un acte de despotisme de sa vie. Que Dieu la conserve ! Si elle ne veut pas qu’on rie, c’est qu’elle est triste, ou qu’elle chante ; laissons-la en repos.

Facio.

Humph ! voilà un manteau rabattu qui flaire quelque nouvelle. Le gobe-mouche a envie de nous aborder.

Marinoni, approchant.

Je suis un étranger, messieurs ; à quelle occasion cette fête ?

Spark.

La princesse Elsbeth se marie.

Marinoni.

Ah ! ah ! c’est une belle femme, à ce que je présume ?

Hartman.

Comme vous êtes un bel homme, vous l’avez dit.

Marinoni.

Aimée de son peuple, si j’ose le dire, car il me paraît que tout est illuminé.

Hartman.

Tu ne te trompes pas, brave étranger ; tous ces lampions allumés que tu vois, comme tu l’as remarqué sagement, ne sont pas autre chose qu’une illumination.