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Vous demandez un commentaire, ce que vous appelez « un titre de chapitre ». J’admire le flair qu’ont les femmes comme vous. De toutes les folies que je vous ai écrites, l’histoire de l’escalier serait la moins folle ou la plus sérieuse, si c’était quelque chose ; mais malheureusement ce n’est et ne sera rien. Quand à l’histoire sainte, elle passe un peu à l’état d’ancien testament. Je ne peux pas vous faire l’histoire de l’escalier, parce que c’est si peu de chose, si rien, qu’il faudrait quinze pages pour la raconter.

Elle est revenue ! cet affreux capitaine l’a rencontrée. Et ce qui est triste, c’est la pièce nouvelle de l’Opéra-Comique[1]. Et j’y étais presque encore quand j’ai rencontré Clavaroche par une pluie battante, car j’en sortais.

Figurez-vous Se il padre m’abbandona, chanté en français, en costume de fantaisie écossais, avec des guêtres, des jupes qui viennent à mi-jambe, et chanté très vite, probablement pour ne ressembler ni à la Pasta, ni à la Malibran, ni à etc.

Oui, madame, elle est revenue, cette brune dont le portrait à la mine de plomb me pend au-dessus de la tête en ce moment même. Est-ce que vous croyez que je l’aime, là, vraiment ? Est-ce que vous supposez qu’il reste quelque chose de cette fantaisie que j’ai cru avoir ? Bah ! je suis parfaitement guéri ; et quand le filleul de

  1. L’Opéra à la cour, espèce de pot-pourri dramatique.