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Faustine.

Pas à présent.

Michel.

En vérité ! Et que répondras-tu à mon père lorsqu’il te présentera lui-même un époux ?

Faustine.

Rien, car je compte sur toi pour l’en empêcher.

Michel.

De mieux en mieux. Et si je refusais d’avoir pour toi cette complaisance ? Tu es bien hardie de me confier ton secret ; ne sais-tu pas…

Faustine.

Je sais à qui je parle, mon frère, et je ne crains rien pour mes paroles.

Michel.

Mais enfin, si je refusais ?

Faustine.

Tu serais cause d’un grand malheur.

Michel.

Je ne m’étais pas trompé d’un mot et je savais d’avance chacune de tes paroles. Ainsi tu n’as pas craint, dans ta ruse audacieuse, de jouer avec notre repos et les cheveux blancs de ton père ?

Faustine.

J’ai cru que tu les respecterais.

Michel.

Sans doute ; et ce respect sacré, cette piété d’un fils pour son père, tu t’en es servie comme d’un instru-