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Faustine.

J’ose y compter.

Michel.

La patience et la haine sont lentes toutes deux ; mais la colère et la vengeance sont promptes. Je me nomme Michel Lorédan.

Faustine.

Et moi, Faustine. De qui veux-tu te venger ?

Michel.

Si je le savais, ce ne serait plus à faire.

Faustine.

Tu ne le sauras pas.

Michel.

Demain, si je le veux.

Faustine.

Non, car je vais te dire à l’instant tout ce que tu peux savoir. On veut me marier, et j’ai un époux.

Michel.

Vraiment !… c’était là ta fable ? Ainsi, c’est un mariage secret ?

Faustine.

Oui, vous avez voulu disposer de moi, et, pour que cela fût impossible, j’ai prononcé un de ces serments qui décident de notre vie et qui nous suivent dans le tombeau.

Michel.

Fort bien ; je te reconnais là. Et il n’est pas permis à ton frère de savoir le nom que tu portes ?