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et comme j’ai vécu je mourrai… Votre sœur Faustine n’est pas levée ?

Fabrice.

Nous ne l’avons pas vue, seigneur.

Bas, à Michel.

Je tremble encore qu’elle ne paraisse.

Michel, de même.

N’y songe plus… Il est trop tard. Si elle doit revenir, sa fable est préparée

Lorédan.

C’est que la nouvelle dont je vous parlais l’intéresse principalement. Vous n’ignorez pas, mes enfants, que le marquis Galéas Visconti va venir ici pour être mon gendre. Il vient de Milan. Il s’est arrêté quelques jours à Vérone, pour en prendre possession au nom de son cousin, et je l’attends d’un moment à l’autre, car je ne veux pas qu’il prenne d’autre logis que ce palais. Or savez-vous ce qui arrive ? Ce n’est pas une petite affaire, pour une maison telle que la nôtre, que de se voir l’alliée du duc de Milan, et la sérénissime Seigneurie se montre fort ombrageuse en telles occasions. Elle n’aime pas à voir une famille s’élever ainsi, dans son sein, au-dessus des plus hautes têtes, par l’appui d’un prince étranger. Elle craint que cette vieille colonne, en grandissant, n’ébranle l’édifice, — et c’est pourquoi on s’en est inquiété dans le Sénat.

Michel.

Eh bien, seigneur, qu’ont-ils résolu ?