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l’ennemi, dont les colonnes lui avaient coupé la retraite sur la Lahn, il fut assez heureux pour repousser, sans se laisser entamer, toutes les tentatives de la cavalerie autrichienne, et lui fit éprouver des pertes assez considérables.

Au combat de Liebtingen, en Souabe, chargé de débusquer un corps autrichien des bois qu’il occupait, il mit tant de vigueur et de promptitude dans son attaque, que la position fut enlevée en un instant, ce qui contribua beaucoup au succès de la journée.

Passé en l’an VIII à l’armée d’Helvétie, il se trouva à labatailledeZurich, et passa laLimath au-dessus du lac avecl’avant-garde de la 25e légère, en face de Schœnis, où fut tué le général autrichien Hotze.

Envoyé en l’an IX à l’armée d’Italie et au siège de Gênes, il eut, le 17 germinal, lors d’une sortie que fit la garnison, la cuisse droite traversée d’une balle, et son frère, sous-officier dans sa compagnie, y reçut un coup de. feu au travers du corps.

La belle conduite du capitaine Jamin dans cette journée lui valut le grade de chef de bataillon le 28 thermidor de la même année.

Lors du passage du Mincio, son bataillon, faisant tête de colonne, il tourna et enleva une partie des redoutes qui défendaient le passage du fleuve, et quoique blessé d’un coup de feu à la jambe droite, il ne voulut pointquitterle champ de bataille.

Après la paix de Lunéville, il tint garnison à Montmédy pendant les ans X et XI, fut nommé major du 12° régiment d’infanterie légère le 20 brumaire anXII, et membre de la Légion-d’Honneur le 4 germinal suivant.

Appelé au commandement du 1" régiment de grenadiers réunis de la division Oudinot le 22 septembre 1806, il se trouva avec ce corps à la bataille d’Iéna.

Le 16 février 1807, à la bataille d’Os-trolenka, avec son régiment de grenadiers et une compagnie de sapeurs du génie, il repoussa les efforts des Russes qui marchaient sur la ville, les força à battre en retraite, et dégagea le parc d’artillerie ainsi qu’une brigade du corps du général Savary, dont le commandant en chef venait d’être tué.

Pendant le siège de Dantzig, il mérita la décoration d’officier de la Légion-d’Honneur, et par un hasard extraordinaire, ce fut lui qui commença la bataille de Friedland.

Envoyé dès le point du jour avec son régiment, une compagnie de sapeurs du génie, deux pièces de canon et quatre escadrons de cuirassiers et de dragons saxons, pour prendre possession du pont, il trouva l’armée russe qui en exécutait le passage, et déjà plus de 20,000 hommes s’étaient formés en deçà.

L’exécution des ordres qu’il avait reçus devenait dès lors impossible, il dut se contenter de se tenir sur la défensive en s’appuyant aux barrières et aux bois qui faisaient face à l’armée russe. Par-décret du 28 juin 1807, l’Empereur le nomma colonel à la suite, et lui confia le commandement du 24e de ligne le 10 novembre suivant.

Lorsqu’il quitta la division de grenadiers réunis pour rejoindre son régiment, le général Oudinot lui écrivit une lettre pour lui exprimer ses regrets de le voir partir et de perdre en lui un officier qui avait donné tant de preuves de moyens et de la bravoure la mieux calculée.

Passé au 1" corps de l’armée d’Espagne, il fit les guerres de 1809, 1810, 1811, et partie de 1812 dans la Péninsule.

Il se distingua aux affaires deReinosa, de Somma-Sierra, et surtout, le 16 janvier 1809, au combat d’Uclès, où son régiment prit vingt-un drapeaux.