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de France contre Napoléon. Mais son artillerie, commandée par d’anciens officiers français, et sa courageuse infanterie, rivalisant d’ardeur (8 janvier 1814), mettent, en moins d’une heure, 2,600 ennemis hors de combat, et remportent l’une des victoires les plus décisives dont l’histoire fournisse l’exemple. Les Anglais regagnent leurs vaisseaux. Jackson est proclamé libérateur et second sauveur de la patrie ; il est ensuite condamné à une amende de 1,000 dollars, par un juge qu’il a fait arrêter et éloigner de la ville, pour s’être opposé à ses ordres. Jackson paie l’amende ; mais une souscription de 1,000 des principaux citoyens lui restitue cette somme dans le jour même. Le général, au sortir du tribunal, est porté en triomphe. Il se retira de nouveau à la campagne, et l’on peut remarquer que c’est après y avoir passé encore quatorze ans, comme cultivateur, qu’il fut élevé par les suffrages de ses concitoyens à la suprême magistrature (4 mars 1829). Pendant le cours de son administration, il se montra hostile à la banque nationale, et tenta, sans succès, d’établir un système monétaire général. Il soutint avec énergie la réclamation des 25 millions, élevée par le gouvernement des États-Unis auprès du cabinet français.

En 1837, M. Van Buren succéda à Jackson qui reprit ses habitudes pénibles de vie agricole.

JACOB (Louis-LÉON, comte)

vice-amiral, né à Tonnai (Charente) en 1768. Il était lieutenant à bord du vaisseau le Ça ira à l’âge de 26 ans, et se distingua dans les deux glorieux combats que ce bâtiment soutint le 13 et le 14 mars 1795. Jacob fui alors nommé capitaine de frégate, en vertu d’un décret du Directoire qui accorda un grade supérieur à tous les officiers du Ça ira ; la Bellone qu’on lui confia fit partie de l’expédition d’Irlande et de celle de Saint-Domingue. Il fut, au retour de cette dernière charge, de la construction d’une flottille, et l’activité qu’il déploya en cette occasion lui valut le grade de capitaine de vaisseau.

Devenu commandant de la marine, il s’établit à Grandville, où il inventa les systèmes sémaphoriques. Il était en 1806 préfet maritime au service du roi de Naples. Rentré dans le service actif, il commanda en 1811 l’escadre de l’île d’Aix et fut promu au grade de contre-amiral le 1er  mai 1812. Ce fut lui qui défendit Rochefort, lors des désastres de 1814.

Inactif pendant les premières années de la Restauration, il fut chargé en 1820 d’une mission à Naples, puis d’une autre à la Martinique, et en 1823, il fut nommé gouverneur de la Guadeloupe. Les colons, reconnaissants, le choisirent, à son départ en 1826, pour leur délégué auprès de la métropole. Vice-amiral en 1826 et préfet maritime de Toulon l’année suivante, il fut appelé en 1830, avant l’expédition d’Alger, au conseil de la marine.

Pair de France en 1831, il fut ministre de la marine le 19 mai 1834 au 10 août de la même année.

JACQUINOT (CHARLES-CLAUDE)

né à Melun le 3 août 1772, il fit ses études à l’École militaire de Pont-à-Mousson, et entra au service en 1791 comme lieutenant au 1er  bataillon des volontaires de la Meurthe ; sous-lieutenant dans le 1er  régiment des chasseurs à cheval en 1793, lieutenant en 1795 et aide-de-camp du général en chef Beurnonville. Il était capitaine au combat d’Herbach près d’Ulm, et fut nommé chef d’escadron sur le champ de bataille. En l’absence du colonel Montbrun, Jacquinot commanda le 1er  chasseurs à la bataille de Hohenlinden, il y fut blessé en pénétrant, à la tête de son régiment, sur les derrières de


La division Jacquinot se distingua à la bataille de Bar-sur-Aube et au combat de Saint-Dizier. En 1814, le général Jacquinot fut envoyé à Vienne pour hâter la délivrance des prisonniers de guerre. Il fut nomme à son retour grand officier de la Légion-d’Honneur et ensuite commandeur de l’ordre de Léopold d’Autriche.

En 1815, le général Jacquinot commandait à Waterloo deux divisions.-celles du général Subervic (1er  et 2e  lanciers et 11e chasseurs), et la sienne composée dés. 3e et 4e lanciers, 3e chasseurs et 7e hussards. Elles s’y distinguèrent dans des charges exécutées contre la brigade anglaise Ponsomby. Après la seconde Restauration, il resta quelque temps sans activité, et eut plus tardune inspection générale de cavalerie. Il commanda le camp de cuirassiers en 1833, à Lunéville, et celui des dragons en 1834.

En 1835, le général Jacquinot commandait la 3e division militaire à Metz, il passa au cadre de non-activité en 1837, conformément à l’ordonnance du 28 août 1836.

Élevé à la dignité de Pair de France le 3 octobre 18375, le général Jacquinot fit partie de la 2’ section du cadre.de l’état-major général, en vertu de la loi du 4 août 1839. Une ordonnance du 14 avril 1844 le nomma grand-croix de la Légion-d’Honneur. Il est mort à Metz, le 25 avril 1848. Son nom est inscrit sur la partie Est de l’arc de l’Étoile.

JAMIN (JEAN-BAPTISTE-AUGUSTE-MARIE)

naquit le 17 mai 1775 à Louvigné (Ille-et-Vilaine). Sous-lieutenant le 17 juin 1792, au 9e régiment de cavalerie à l’armée du Nord, lieutenant le 16 floréal an III, il passa, en l’an IV, à l’armée de Sambre-et-Meuse, où il fit la