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campagnes de la liberté, de 1792 à l’an IX. aux armées du Rhin et d’Angleterre.

En l’an II, il passa avec le Ie* bataillon du 88"- d’infanterie dans la 159e demi-brigade de bataille, devenue 10e de ligne à l’organisation de l’an IV, et fut nommé chef de bataillon le 19 messidor an IL

Pendant la retraite de Mayence, en l’an IV. son bataillon chargé de protéger la retraite de la division du général Renaud dans les gorges sous Tripstadt, se trouva enveloppé par trois bataillons de grenadiers autrichiens et un corps d’émigrés.

Aussitôt, il le forme en colonne serrée et lance sur l’ennemi une masse de tirailleurs chargés de l’attaquer sur tous les points ; faisant volte-face et ralliant ses tirailleurs, il fond sur le centre des bataillons autrichiens, culbute et renverse tout ce qui s’oppose à son passage, enlève 1S6 prisonniers, et rejoint aune lieue de là, au Kaiskop, l’a division dont il couvrait les derrières.

Il assista la même année au siège de Kehl, et y fut blessé d’un coup de feu.

En l’an V, pendant la grande retraite de l’armée du Rhin, Henriod, avec un corps de 3,000 hommes que lui avaient confié les généraux Moreau et Desaix, balaya le val de Saint-Pierre, dans la-forêt Noire, et tint en échec, dans celui de Kentzig, le général ennemi Nauen-dorf, qui, à la tête d’un corps de 25,000 combattants, attendait l’armée française, tandis que celle-ci filait par Donescheim et débouchait dans le Brisgau par le val d’Enfer.

Ainsi, pendant six jours, sans éprouver de pertes sensibles, il intercepta toute communication avec les habitants, trompa l’ennemi par des espions, et le harcela nuit et jour dans les positions boisées et rocailleuses qu’il occupait sur Triberg et Horneberg.

Passé avec son grade dans la 65° demi-brigade de ligne le 19 nivôse an XI, il servit à l’armée de Hanovre jusqu’à la fin de l’an XIII.

Major du 100e régiment d’infanterie de ligne, le 30 frimaire an XII, et membre de la Légion-d’Honneur le 4 germinal suivant, il fit les campagnes d’Autriche, de Prusse et de Pologne, de l’an XIV à 1807, avec la grande armée.

Le 20 brumaire an XIV, à Dierne-stein, la division Gazan, forte de 4,000 hommes, et avec laquelle marchait le maréchal Mortier, fut tout à coup enveloppée par le i" corps de l’armée russe, commandé par Kutuzow et composé d’environ 35,000 hommes ; après un,combat opiniâtre, dans lequel les Français culbutèrent partout l’ennemi, le maréchal et les officiers généraux retournaient au quartier général de Spitz, lorsqu’une forte colonne ennemie, qui interceptait les communications, lès obligea à rebrousser chemin.

Pendant ce temps, une autre colonne. d’environ 10,000 Russes était venue attaquer les positions occupées par la division Gazan sur le plateau d’Impach.

Sans attendre les ordres, le major Henriod réunit le 100e de ligne, auquel se rallient les 4e léger, 103e de ligne et 4e de dragons ; il adresse à ces troupes une allocution énergique au nom de l’honneur français, du salut de ses drapeaux et de celui de ses chefs, puis se mettant à leur tête, au moment où le maréchal arrivait sur le plateau, il marche à la rencontre de l’ennemi, le culbute, le renverse et le force à prendre la fuite ; la division Gazan, ainsi dégagée, put rejoindre celle du général Dupont à une lieue de Diernestein.

A la suite de cette affaire, dans laquelle il avait eu deux chevaux tués sous lui, le major Henriod reçut devant toute la division les témoignages de la satis-

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