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Ministre de la guerre le 14 septembre 1821, il prépara la campagne d’Espagne de 1823, et fut nommé major général de l’armée d’Espagne le 17 mars ; mais le duc d’Angoulême ne voulut point l’agréer. Il reprit alors son portefeuille, entra dans le conseil privé ; fut commandant en chef du camp de Reims au sacre de Charles X, et membre du conseil supérieur de la guerre en 1828. Il prêta serment en 1830 au nouveau gouvernement, mais se tint éloigné des affaires. Il est mort en 1841.



2. Moniteur de 1815, p. 290.
3. Moniteur de 1815, p. 312.

VILLENEUVE (Pierre - Charles - Jean - Baptiste - Sylvestre)

amiral. Né le 31 décembre 1765, à Valensoles (Basses-Alpes), entré dans la marine à l’âge de 15 ans, capitaine de vaisseau à peine âgé de 30 ans, contre-amiral en 1796.

Servit constamment pendant la guerre de la Révolution, et se distingua notamment à Aboukir, où il commandait l’arrière-garde.

Commandant en chef des forces navales stationnées aux îles du Vent en 1802, vice-amiral en 1804. Commandant de l’escadre de Toulon.

Fait prisonnier par les Anglais à la malheureuse affaire de Trafalgar, malgré les prodiges qu’il fit pour fixer la victoire. — Renvoyé en France en 1806, Villeneuve s’est donné la mort le 23 avril de la même année.

« Avec plus de vigueur au cap Finistère, Villeneuve eût pu rendre l’attaque de l’Angleterre praticable. Son apparition avait été combinée de très-loin avec beaucoup d’art et de calcul, en opposition à la routine des marins qui entouraient Napoléon ; et tout réussit jusqu’au moment décisif ; alors la mollesse de Villeneuve vint tout perdre. » (LAS CASES.)

« Villeneuve, lorsqu’il fut fait prisonnier par les Anglais, fut tellement affligé de sa défaite, qu’il étudia l’anatomie pour se détruire lui-même. À cet effet, il acheta plusieurs gravures anatomiques du cœur, et les compara avec son propre corps, pour s’assurer exactement de la position de cet organe. Lors de son arrivée en France, je lui ordonnai de rester à Rennes et de ne pas venir à Paris. Villeneuve craignant d’être jugé par un conseil de guerre, pour avoir désobéi à mes ordres, et conséquemment avoir perdu la flotte (car je lui avais ordonné de ne pas mettre à la voile et de ne pas s’engager avec les Anglais), résolut de se détruire. En conséquence, il prit ses gravures du cœur, les compara de nouveau avec sa poitrine, fit exactement an centre de la gravure, une longue piqûre avec une longue épingle, fixa ensuite cette épingle, autant que possible, à la même place, contre sa poitrine, l’enfonça jusqu’à ia tête, pénétra le cœur et expira. Lorsqu’on ouvrit sa chambre, on le trouva mort ; l’épingle était dans sa poitrine, et la marque faite dans la gravure correspondait à la blessure de son sein. Il n’aurait pas dû agir ainsi, c’était un brave, bien qu’il n’eût aucun talent. » (O’MÉARA.)

WELLINGTON (Arthur Wellesley)

Né à Duncan-Castle, dans le comté de Meath, le 1er mai 1769, année de la naissance de Napoléon. Élève de l’école militaire d’Angers en France, enseigne en 1787, lieutenant dans la même année.

En 1793, son frère, le marquis de Wellington lui acheta la lieutenance-colonelle du 33e régiment. Il commanda une brigade dans la retraite de Hollande. Envoyé dans l’Inde en 1797, gouverneur de Seringapatam en 1799. Major-général en 1800. Retourné en Angleterre en 1805, il fit la campagne de l’île de Walcheren sous les ordres de lord Cathcart.

Député à la Chambre des