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Français furent obligés de revenir à leur première position. Cette journée, connue sous le nom de bataille de Talavera de la Reina, où le duc de Bellune se signala et où chaque armée conserva ses positions, coûta aux Anglo-Espagnols 7.500 hommes tués ou blessés ; la perte des Français fut à peu près égale. Le 29, l’armée impériale repassa l’Alberche, et Joseph, n’espérant plus vaincre une armée dont l’effectif était double de la sienne, opéra sa retraite sur Madrid. L’Empereur, reconnaissant des services rendus par le duc de Bellune, déjà richement doté par lui, ne l’oublia pas dans la distribution qu’il fit à ses généraux, en juillet 1809, des domaines du Hanovre. Il fit don à ce maréchal des terres de Harpstedt et d’Heiligenrode, d’un revenu de 23.045 fr. 87 cent. de rentes.

Après la victoire d’Ocaña, remportée par les Français le 18 novembre, le maréchal pénétra en Andalousie et traversa sans obstacles la Sierra depuis Almaden. Après avoir envoyé quelques reconnaissances sur Santa-Eufemia et Belalcazar, il marcha sans artillerie et sans bagages sur Andigar, où il se réunit aux autres corps. — Poursuivant son mouvement en avant, il entra le 23 dans Cordoue et s’y arrêta pendant quelques jours. De là, il se porta sur Séville, arriva en vue de ses murailles vers la fin de janvier 1810, y entra le 1er février et prit aussitôt la route de l’ile de Léon dont il atteignit les environs et forma le blocus le 5 du même mois. Il commença ensuite le siège de Cadix, et pendant trente mois il fit échouer toutes les tentatives de l’ennemi.

La junte de Cadix, ayant conçu le projet d’éloigner de cette place les forces dont se composait la ligne assiégeante, et même d’obliger les Français à se retirer entièrement, prépara les moyens d’exécution qu’elle crut propres à assurer le succès de cette entreprise. Des troupes partirent de Cadix et allèrent débarquer à Algésiras où elles se réunirent à celles commandées par don Antonio Begines de los Rios. Toutes ces troupes, formant un effectif d’environ 20.000 hommes, et 24 pièces de canon, mirent à la voile le 26 janvier 1811 et arrivèrent le lendemain, 27, à Tarifa, d’où elles se portèrent, le 28, sur Chiclana ; mais leur marche fut retardée par les obstacles de toute nature qu’elles rencontrèrent et surtout par le mauvais état des routes qui ne permit le passage de l’artillerie qu’avec la plus grande difficulté. Le maréchal Victor n’eut pas plutôt avis de ce mouvement qu’il se porta vers l’ennemi avec environ 6.000 hommes. Le 5 mars, les Anglo-Espagnols se présentèrent sur la route de Chiclana. Dissimulant son infériorité numérique par l’habileté de ses manœuvres, le maréchal Victor culbuta l’avant-garde ennemie et l’accula à la mer. Peu d’instants après, une action sanglante s’engagea sur le coteau de la Cabeza del Puerco, autrement dit de la Barrosa ; l’ennemi y perdit 1.500 hommes tués ou blessés, et fut obligé de rentrer à Santi-Pietri, laissant entre les mains des Français trois drapeaux et quatre pièces de canon. Le duc de Bellune ne vit pas la fin du siège de Cadix, il fut appelé à faire partie de la grande armée le 3 avril 1812, et prit le commandement du 9e corps.

Au mois d’août suivant, le 9e corps fort de 30.000 hommes, et destiné à former la réserve, partit de Tilsitt pour se rendre à Wilna.

Lors de la retraite de Moscou, il enleva, le 14 novembre, la position de Moliany et s’y maintint malgré les efforts d’un corps de 45.000 Russes. Le 25, il reçut l’ordre de suivre le mouvement du duc de Reggio sur le pont de Studzianca (Bérésina), de couvrir la retraite en formant l’arrière-garde et de contenir l’armée russe de la Dwina qui le suivait.

Pendant tout