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attaque du défilé de Sommo-Sierra, qui fut emporté malgré les efforts et la vigoureuse défense de l’ennemi, qui perdit dans cette affaire toute son artillerie et un grand nombre de soldats. C’est dans cette journée qu’eut lieu la mémorable charge des lanciers polonais de la Garde impériale, qui contribuèrent puissamment à la victoire. Ce fait d’armes est l’un des plus beaux que présentent nos annales militaires. — Le 2 décembre de la même année, le duc de Bellune concourut à l’attaque de Madrid et après la prise de cette place, il se dirigea sur Tolède.

Le 18 janvier 1809, il mit en déroute, près d’Uclès, l’armée du duc de l’Infantado, qui s’était portée à sa rencontre, et à laquelle il fit perdre plus de 10.000 hommes et 40 pièces de canon.

Lorsque Napoléon eut décidé l’entrée des troupes françaises en Portugal, le 1er corps fut envoyé sur les frontières de l’Estramadure. Le 15 mars, il passa le Tage à Talavera de la Reina et à Puente de l’Arzobispo. Le 16, il marcha sur l’armée de Cuesta et la rencontra, le 17, retranchée sur la Ybor. L’ennemi fut forcé trois fois successivement dans ses diverses positions pendant la journée ; la fatigue des troupes empêcha d’aller au delà du dernier champ de bataille.

Le 18, la division Leval suivit les Espagnols sur Valdecannar et les y força encore. L’ennemi fut poussé de rocher en rocher jusqu’au col de Miravette, et l’armée de Cuesta, s’étant débandée, fut vivement poursuivie.

Le 28, le duc de Bellune attaqua et battit complètement, près de Medelin, le général Cuesta qui était parvenu à rallier son armée. Les Espagnols laissèrent près de 10.000 hommes sur le champ de bataille et perdirent neuf drapeaux, 19 pièces de canon et 7.000 prisonniers. Malgré ce succès décisif, le maréchal Victor ne put prendre part à l’invasion du Portugal ; l’arrivée de nombreuses troupes anglo-portugaises rendait sa présence indispensable sur la ligne de la Guadiana au Tage. Son avant-garde ayant été attaquée, le 22 juillet, en avant de Talavera de la Reina, elle dut évacuer cette position pour ne point se compromettre dans une lutte trop disproportionnée ; le 1er corps se retira donc sur Tolède et fit sa jonction, le 23, avec les troupes que le roi Joseph avait amenées à Madrid. L’armée française présentait alors sur ce point une force d’environ 40.000 hommes, tandis que celles des Anglais, des Portugais et des Espagnols réunis, sous le commandement de sir Arthur Wellesley (depuis duc de Wellington), n’étaient pas de moins de 80.000 combattants.

Le 27 juillet, à la pointe du jour, parti de Santa Olalla, le roi Joseph mit ses colonnes en mouvement. L’ennemi occupait le terrain qui s’étend depuis Talavera de la Reina jusqu’au delà des coteaux de Medelin, et qui embrasse un développement de 3 kilomètres environ. Les Français arrivèrent vers une heure sur les hauteurs de Salinas, à la gauche d’Alberche. Le 1er corps passa cette rivière à gué et surprit la division du général Mackenzie, postée à la tour de Salinas, et qui fut obligée de se replier précipitamment. L’attaque du duc de Bellune avait été si soudaine que sir Arthur Wellesley, qui se trouvait dans cette position d’où il observait les mouvements de ses adversaires, fut sur le point d’être fait prisonnier. Le maréchai attaqua vigoureusement la colline de Medelin, clef de la position, et qui était occupée par le général Hill, mais il ne put s’en emparer malgré les efforts des divisions Ruffin et Villatte. Le lendemain 28, il renouvela ses tentatives ; le combat fut long et opiniâtre, et le succès longtemps indécis ; mais enfin, foudroyés par l’artillerie que les Anglais avaient amenée sur ce point pendant la nuit, les