Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, II.djvu/567

Cette page n’a pas encore été corrigée

du Nord, avec laquelle il fit les campagnes de 1792 à 1793.

Cet officier supérieur se fit remarquer à Lille, à Anvers, à Lawfeld ; fut fait prisonnier au Quesnoy le 13 septembre 1793, et conduit en Hongrie. Échangé au commencement de l’an IV, il servit à l’armée de l’intérieur jusqu’à la suppression de cette arme, et resta en garnison à Paris, du mois de vendémiaire an V au 30 germinal an VII, avec le grade de chef de la 28e demi-brigade de bataille, qu’il avait obtenu le 26 fructidor an V.

Envoyé alors dans le Valais, il se distingua, le 23 prairial, dans la vallée de la Vispa, où il soutint un combat inégal. Reconnaissant bientôt le danger où il se trouvait, Valhubert prend une résolution hardie : il retire 40 hommes de l’action, se met à leur tête, fait une retraite simulée, perd 4 de ses soldats, s’arrête et se cache avec les 36 autres derrière une chapelle, laisse avancer 800 Autrichiens en bataille, se précipite sur leur centre, les met en déroute, leur fait 235 prisonniers, et sauve d’une captivité certaine, plusieurs centaines de Français épars sur les montagnes.

Le 28 thermidor, il enleva le Simplon à l’ennemi. En vain les Autrichiens en défendent les flancs escarpés, en vain leur artillerie foudroie les téméraires qui les osent gravir ; Valhubert brave tout… Il avance, il attaque, il disperse ; hommes, canons, montagnes, tout est en sa puissance ; et maître de l’énorme mont, tous les efforts de l’ennemi ne peuvent lui arracher ce poste formidable que sa bravoure a conquis en une heure.

Pendant la campagne de l’an VIII, il donna de nouvelles preuves d’une valeur peu commune. — Le 17 prairial, il passe le Pô dans une barque et donne l’élan à l’armée. — Le 19, en avant de Broni, à la tête de 50 hommes, il fait mettre bas les armes à 3.000 Autrichiens ; un corps plus nombreux lui ayant enlevé ses prisonniers, il s’élance avec son cheval au milieu de l’ennemi, saisit le commandant au collet, lui promet quartier, et tout se rend. — À Montebello, il résiste avec sa 28e demi-brigade à toute la cavalerie autrichienne. — Blessé d’un coup de feu, le 25, à Marengo, il reste à son poste et ne cesse de commander pendant la durée de l’action. — Au passage du Mincio, le 4 nivôse an IX, un boulet le renverse et le prive de la voix. On le presse de se retirer, il refuse, se fait remettre à cheval et continue de combattre. — Lors de son inspection de l’an X, le général Friant donna cette note sur Valhubert : « Officier supérieur des plus distingués et du plus rare mérite, réunissant toutes les connaissances nécessaires à son état, »

Par arrêté du 28 fructidor, le premier Consul avait fait une nombreuse distribution d’armes d’honneur, et Valhubert avait été oublié. Tous les officiers de la 28e se réunirent, le 15 vendémiaire an XI, pour adresser au Consul une réclamation à ce sujet, et un arrêté du 4 pluviôse, rappelant tous les faits d’armes de ce chef de brigade, lui décerna enfin un sabre d’honneur, qu’il avait si bien mérité ; le chef de l’État y ajouta une gratification de 12.000 francs, gratification que Valhubert partagea avec sa demi-brigade. — Le ministre envoya le 19 ventôse, au conseil d’administration du corps, le brevet d’honneur de Valhubert, et prescrivit cette mesure particulière de distinction : — « Avant de remettre à cet officier supérieur ce témoignage honorable de la satisfaction du gouvernement, vous en ferez faire la lecture à la tête de la demi-brigade, qui sera assemblée à cet effet. » — Et dans ses notes d’inspection de la fin de l’année, le général Michaud disait de Valhubert : — « Officier distingué par sa conduite, sa délicatesse, ses moyens et ses connaissances.