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les cantons insurgés, chasse les rebelles sur la Reuss et les refoule jusque dans la vallée de Urseren, livre les combats de Frauenfeld, d’Altikon, d’Audelfinden, fait éprouver des pertes considérables à l’ennemi, contribue puissamment à l’immortelle journée de Zurich, et mérite d’être cité avec de grands éloges à l’ordre du jour du 2 juin 1799, pour son énergique défense du camp retranché de Zurich. Le 10 du même mois, il chasse, à la tète de la 110e demi-brigades, les Autrichiens maîtres du mont Albis, passe la Linth le 22 septembre, fait éprouver à l’ennemi une perte de 4.000 hommes, puis court aux Russes qui s’avancent sur Kaltbrun, fait poser les armes à un corps de 2.000 hommes, s’empare de Wesen et repousse l’ennemi jusqu’au lac de Constance.

Lorsque Masséna fut envoyé, en 1800, par le premier Consul à l’armée d’Italie pour la réorganiser, il demanda avec instance que Soult lui fût adjoint, et lui confia le commandement de l’aile droite. La noble défense du pays de Gênes restera dans l’histoire de nos armes, comme une des pages les plus glorieuses de la carrière du général Soult : presque chaque jour fut marqué par une action d’éclat : le 6 avril, dans une première sortie, à la tête de plusieurs bataillons, il traverse audacieusement l’armée autrichienne et délivre le général Gardanne, livre plusieurs combats à l’ennemi, le rejette au delà de la Piotta, s’empare de Sassello, remporte de nouveaux succès à Ponte-Junera, à l’attaque de l’Hermette, et rentre dans Gênes avec de nombreux prisonniers, des canons et des drapeaux. Dans une nouvelle sortie, l’infatigable général traverse de nouveau l’armée autrichienne, enlève une division à Monte-Facio ; enfin, il livre un dernier combat à Monte-Creto, où un coup de feu lui fracasse la jambe : resté au pouvoir de l’ennemi, il demeura prisonnier jusqu’après la bataille de Marengo.

Peu de temps après, le commandement supérieur du Piémont lui fut confié. Son énergie parvint à détruire l’insurrection dite des Barbets ; il réussit même à discipliner ces hordes turbulentes et il les utilisa pour le service.

Le général Soult rentra à Paris après le traité d’Amiens ; le premier Consul l’accueillit avec la plus haute distinction ; il fut, le 5 mars 1802, un des quatre généraux appelés au commandement de la Garde consulaire, puis reçut peu après le commandement en chef du camp de Saint-Omer, où il organisa cette vigoureuse discipline qui prépara si puissamment nos bataillons aux héroïques efforts qui suivirent.

Deux ans plus tard, la victoire avait posé la couronne impériale sur le front de Napoléon ; voulant entourer son trône de tout ce qui pouvait en augmenter l’éclat, le nouveau souverain créa de grands dignitaires choisis parmi les illustrations ; il créa des maréchaux, et institua la magnifique création de la Légion-d’Honneur. Soult fut promu au grade de maréchal de l’Empire, le 19 mai 1804, et créé le 2 février 1805 grand cordon et chef de la 4e cohorte de la Légion ; noble récompense de ses premiers exploits, surpassés bientôt par des exploits plus glorieux encore. Il reçut en outre le titre de colonel-général de la Garde impériale et de commandant en chef du camp de Boulogne.

Au mois de septembre 1805, le maréchal reçut le commandement du 4e corps de l’armée d’Allemagne ; il force le passage du Rhin à Spire, en octobre 1805, du Danube à Donawerth, s’empare d’Augsbourg, se porte sur Biberach et Memmingen en se rapprochant de Napoléon aux portes d’Ulm. Austerlitz fut une glorieuse journée pour le maréchal ; il commandait l’aile droite : il se dirigea sur le plateau