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Kléber avait mis sous ses ordres ; il eut encore un cheval tué sous lui.

Fait général de brigade en l’an V, Sorbier déploya la haute intelligence et les talents supérieurs qui lui ont assuré un des premiers rangs parmi les généraux de cette arme. Le 28 germinal suivant, il contribua puissamment au succès obtenu à la bataille de Neuwied. Il passa ensuite à l’armée d’Angleterre, et quelques mois après à celle de Mayence. Il fut nommé en l’an VII commandant de l’artillerie à l’armée d’observation du Rhin.

Élevé au grade de général de division le 16 nivôse an VIII, il prit une grande part à la gloire que l’armée française acquit à cette époque. Appelé à Dijon pour prendre le commandement de l’artillerie de la seconde armée de réserve, devenue armée des Grisons, le général Sorbier fit cette pénible campagne et rentra en France après la paix.

Créé membre de la Légion-d’Honneur en l’an XII,et grand officier de l’Ordre dans la même année, il fit partie de l’armée des côtes de l’Océan, et eut sous ses ordres l’artillerie du camp de Bruges. Il commandait trois divisions d’artillerie légère à la bataille d’Austerlitz. Sorbier passa ensuite à l’armée d’Italie et à la grande armée, et y soutint sa brillante réputation. Napoléon le créa comte de l’Empire le 19 mars 1808 et grand cordon de la Couronne de Fer le 14 août 1809.

En 1811, il prit le commandement de l’artillerie de la Garde impériale, et se distingua l’année suivante aux batailles de Smolensk et de la Moskowa. Le 11 mars 1813, à la tête de l’artillerie de la grande armée, il acquit un nouvel éclat aux batailles de Wachau et de Leipzig.

En 1814, le roi le créa commandeur de Saint-Louis, et le décora du grand cordon de la Légion-d’Honneur, le 29 juillet de la même année ; depuis lors, il cessa de faire partie de l’armée.

Élu membre de la Chambre des représentants en mai 1815, par le département de la Nièvre, le général Sorbier ne s’y occupa que des intérêts de l’armée. Il mourut le 3 juillet 1827.

Son nom est inscrit sur l’arc de triomphe de l’Étoile, côté Est.

SOULT (Nicolas - Jean-de-Dieu)

naquit à Saînt-Amans-la-Bastide (Tarn) le 29 mars 1769.

Entré au service militaire le 16 avril 1785, comme simple volontaire dans le régiment Royal-Infanterie, il fit un chemin rapide dans les grades inférieurs. Sur la demande du colonel du premier régiment de volontaires du Haut-Rhin, il fut nommé le 17 janvier 1792 instructeur au 1er bataillon, ce qui lui donnait le grade de sous-lieutenant ; il avait alors 22 ans : les grandes guerres qui suivirent lui offrirent de nombreuses occasions de se signaler ; adjudant-major le 16 juillet 1792, capitaine au mois d’août de l’année suivante, adjudant provisoire à l’état-major de l’armée de la Moselle le 19 novembre 1793, chef de bataillon adjudant-général provisoire le 17 février 1794, puis en titre le 3 avril ; puis le 11 octobre suivant il était arrivé au grade de général de brigade.

À dater de cette époque, se succède, presque sans interruption, cette série de hauts faits d’armes, qui ont fait de son nom un des noms les plus glorieux des grandes périodes de la République et de l’Empire. Attaché à l’armée de Sambre-et-Meuse, il prit une part brillante aux affaires d’Altenkirchen, de Friedberg et de Lieptingen, où il se signala autant par son intelligence militaire que par son intrépidité. À Stokack et au combat livré dans la forêt de ce nom contre l’armée du prince Charles, il conquit le grade de général de division, qui lui fut conféré le 21 avril 1799. Passé à l’armée d’Helvétie sous les ordres de Masséna, il soumet