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à l’armée du Nord. Lorsque Dumouriez passa à l’armée, Songis, qui commandait en second l’artillerie de Saint-Amand, forte de 80 pièces de gros calibre, s’empressa de conduire lui-même toute cette artillerie à Valenciennes.

Nommé chef de bataillon provisoire en l’an II, il entra comme titulaire dans le 8e régiment d’artillerie à pied. Employé à l’armée d’Italie, Songis déploya des talents et des connaissances qui fixèrent sur lui l’attention particulière du général en chef Bonaparte. Il rendit d’importants services aux batailles de Salo, de Lonato, de Castiglione, et Bonaparte, en rendant compte au Directoire de ces opérations militaires, demanda pour Songis le grade de chef de brigade. Cet avancement lui fut accordé.

Songis fit ensuite partie de l’armée d’Orient, et se trouva à la tête de l’artillerie dans les divers combats que les Français eurent à soutenir durant l’expédition de Syrie. Chef de brigade titulaire du 1er régiment d’artillerie à cheval en l’an VI, il développa une activité au-dessus de tout éloge au siège de Saint-Jean-d’Acre. La bravoure et l’intelligence qu’il montra dans cette occasion lui méritèrent le grade de général de brigade. Songis prit alors le commandement en chef de l’artillerie, et employa à de savantes recherches sur son arme tout le temps qu’il put dérober aux opérations militaires. Le général en chef Menou lui témoigna plusieurs fois sa satisfaction du zèle et des talents avec lesquels il dirigeait l’artillerie. Élevé au grade de général de division le 16 nivôse an VIII, il déploya une infatigable activité au siège d’Alexandrie.

Rentré en France avec l’armée, Songis prit le commandement de l’artillerie de la Garde des Consuls. Premier inspecteur général de l’artillerie et grand officier de la Légion-d’Honueur en l’an XII, Songis fut nommé grand aigle de l’Ordre en l’an XIII.

En 1806 et 1807, il commanda en chef l’artillerie de la grande armée, et devint, en 1808, comte de l’Empire et inspecteur général de l’artillerie, fonctions qui le plaçaient parmi les grands dignitaires.

En 1809, il eut encore le commandement en chef de l’artillerie à la grande armée d’Allemagne. La santé de ce général s’étant fort altérée pendant ces dernières campagnes, Napoléon lui permit de retourner en France. Il mourut à Paris, à la suite d’une longue maladie, le 27 décembre 1810.

Son nom est inscrit sur l’arc de triomphe de l’Étoile, côté Est.

SORBIER (Jean - Barthelemot), comte

né à Paris (Seine), le 17 novembre 1763, entra comme élève au corps royal d’artillerie le 1er septembre 1782, lieutenant le 1er septembre 1783, et capitaine ie 1er avril 1791, il servit à l’armée du Centre, devenue armée de la Moselle.

À la bataille d’Arlon, il manœuvra avec une grande habileté. 400 carabiniers avaient eu l’audace d’attaquer un carré de 1.500 Autrichiens, et, dans cette lutte inégale, se trouvaient cruellement maltraités ; le brave Sorbier vola à leur secours. Il fut blessé dans cette affaire d’un coup de mitraille au bras ; la Convention, informée de sa conduite, le recommanda au ministre de la guerre Bouchotte.

Adjudant-général chef de bataillon et chef de brigade du 3e régiment d’artillerie à cheval le 2 germinal an III, Sorbier passa à l’armée de Sambre-et-Meuse. Il se trouva au premier passage du Rhin, et fut chargé de l’armement de la place et du camp retranché de Dusseldorff. Il prit ensuite le commandement de l’artillerie de l’aile gauche de l’armée, et eut un cheval tué sous lui à la bataille d’Altenkirchen, où il se fit particulièrement remarquer. À Ukerath, il enleva une position importante à la tête de deux bataillons de grenadiers que le général