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l’effet de cerner entièrement ce corps ennemi. Il y marcha avec quatre bataillons de la division Partouneaux, et força le général Hellinger à conclure une capitulation qui donna aux Français 5.000 prisonniers avec armes et bagages, 70 officiers, un brigadier-général, un colonel, un major et 80 chevaux.

Cet officier général acquit une nouvelle gloire au combat de Saint-Jean et au passage du Tagliamento.

Accusé de concussions, M. Solignac fut destitué par décret du 31 mars 1806. Il paraîtrait cependant que les accusations dont ce général était l’objet, parurent douteuses à l’Empereur, puisqu’il le rétablit dans son grade par un autre décret du 20 avril 1807, et le remit en activité à la grande armée.

Passé à l’armée de Portugal, en 1808, il prit le commandement de l’avant-garde du général Loison dans l’Alentejo, et battit complètement un corps portugais et espagnol devant Evora, lui fit 1.500 prisonniers, et lui prit 7 pièces de canon. Chargé d’enlever la place d’Evora, il escalada les remparts, pénétra dans la ville malgré la défense la plus opiniâtre, et s’en empara en moins de deux heures. Le 20 août suivant, il se distingua à la bataille de Vimeiro, qui décida l’évacuation du Portugal, et y reçut deux blessures extrêmement graves.

Fait baron de l’empire, le général Solignac passa au 8e corps de l’armée d’Espagne. Il soutint la brillante réputation militaire qu’il avait acquise en Italie et en Portugal, et fut élevé au grade de général de division le 17 novembre de la même année.

Destitué par décret du 15 novembre 1811, il supplia l’Empereur de lui permettre de reprendre du service, fût-ce même comme simple soldat, et il obtint le commandement d’une division au 1er corps de la grande armée, le 1er janvier 1814.

En non-activité le 15 janvier 1815, il fut mis à la disposition du duc d’Angoulême le 6 mars.

Nommé, par son département, membre de la Chambre des représentants, il proposa, dans la séance du 22 juin, de s’occuper sur-le-champ de nommer des commissions : 1° de gouvernement provisoire ; 2° de négociations avec les puissances ; 3° pour se rendre auprès du général Wellington, afin d’arrêter, s’il était possible, sa marche. Dans la même séance, il insista sur ce que l’abdication de l’Empereur fût mise aux voix.

Commissaire de la Chambre des représentants près l’armée, il fit voter, dans la séance du 4 juillet, des remerciements aux braves de toutes armes qui avaient si vaillamment défendu les approches de la capitale. M. Solignac engagea plusieurs fois la Chambre à reconnaître et à proclamer Napoléon II, et demanda que les autorités de l’empire fussent tenues de lui prêter serment.

Cet officier général eut sa part dans les persécutions qui suivirent la réaction politique de 1815 ; il se vit réformé sans traitement, et rayé des contrôles de l’armée. Le 2 mars 1816, le grand chancelier ayant demandé au roi si cette radiation entraînait de droit celle des contrôles de la Légion-d’Honneur, Louis XVIII répondit négativement.

Admis à la retraite, le 11 août 1819, il rentra en activité et prit le commandement de la 9e division militaire le 1er septembre 1830.

Créé grand officier de la Légion-d’Honneur le 20 avril 1831, disponible le 29 juin, le général Solignac fut réadmis à la retraite le 25 juin 1834.

Son nom est inscrit sur l’arc de triomphe de l’Étoile, côté Ouest.

SONGIS (Nicolas - Marie), comte de

né à Troyes (Aube), le 23 avril 1761, entra comme élève au corps royal d’artillerie le 1er août 1779.

Lieutenant en second au 4e régiment d’artillerie le 18 juillet 1780, il fut nommé capitaine le 3 juin 1787. Il fit les campagnes de la Révolution