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se composait d’environ 2.000 hommes, divisés en trois colonnes, ayant chacune deux pièces d’artillerie. Un détachement de cavalerie, avec une pièce de canon, placé sur la rive gauche du bras gauche de la Vistule, inquiétait l’ennemi et l’empêchait de se sauver. Le général Schramm s’empara de Fürsenwerder et parvint sur l’autre rive sans avoir été aperçu. Les trois colonnes se mirent aussitôt en mouvement ; le commandant de l’île de Nehrung, pris à l’improviste, ne put se défendre ; ses troupes, chassées et poursuivies à outrance, furent obligées de se sauver dans les Dunes ; là, les Prussiens reçurent du renfort et rétablirent le combat ; mais vivement chargés par le général Schramm, ils finirent par lâcher pied, et se retirèrent sous le canon du fort de Weichselmonde : 600 prisonniers, deux pièces de canon et un caisson restèrent au pouvoir des Français. Le 3 avril, Schramm prit encore 200 hommes ; le 16, il se battit pendant cinq heures, quoique malade, pour repousser une sortie de la garnison du fort, et fut mentionné honorablement ; le 15 mars, il repoussa quatre fois l’attaque vigoureuse des Russes qui perdirent 2.500 hommes, et fut cité de nouveau.

Nommé commandeur de la Légion-d’Honneur, chevalier de Saint-Henri de Saxe et de l’ordre royal de Wurtemberg, chevalier de la Couronne de Fer, et enfin baron de l’Empire. Il fut envoyé en Espagne en 1808.

Revenu à Paris après l’affaire de Baylem où il fut blessé, il obtint plusieurs commandements successifs et retourna en Allemagne en 1809. Il fut grièvement blessé en montant à l’assaut de Ratisbonne. Dans la même année, il fut nommé au commandement du département du Bas-Rhin. Envoyé à la grande armée en juillet 1812, sa santé altérée par ses blessures restées ouvertes, le força à rentrer en France où il reprit son commandement dans le Bas-Rhin. Maintenu dans ses fonctions par le gouvernement royal ; il fut nommé chevalier de Saint-Louis, prit sa retraite le 10 mars 1815 et fut nommé le même jour lieutenant-général honoraire.

Rappelé à l’activité par l’Empereur qui le fit lieutenant-général par décret impérial : cette nomination fut annulée par les Bourbons, et le général Schramm rentra dans la position de retraite. Il est mort le 26 mars 1826 au château de Beinheim.

Son nom est inscrit sur l’arc de triomphe de l’Étoile, côté Nord.

SCHRAMM (J.)

fils du précédent, né à Arras (Pas-de-Calais), le 1er décembre 1789. Entra au service dans la 2e demi-brigade d’infanterie légère le 19 octobre 1799. Il fit partie de la division des grenadiers réunis commandée par le général Oudinot (1804 et 1805).

Nommé lieutenant au 2e régiment d’infanterie légère avant l’âge de 16 ans, il fit avec ce régiment la campagne d’Autriche au 5e corps de la grande armée, division Oudinot. Wertingen, Oberkirch, Berg, Ulm, sont témoins des premières actions de la division de grenadiers. À Amstetten, le 5 novembre 1805, le lieutenant Schramm reçoit le commandement de la moitié de la compagnie, traverse, à la tête de ses grenadiers, les rangs des Russes, se dirige sur une pièce de canon dont le feu gênait la colonne française, s’empare de cette pièce et fait un grand nombre de prisonniers.

À Hollabrünn, Schramm se distingue de nouveau en enlevant une pièce de canon et en faisant de sa main un officier russe prisonnier. Dans les affaires qui suivirent, il ne laissa échapper aucune occasion de déployer sa valeur et son sang-froid. Le général Oudinot le proposa exceptionnellement, après la bataille d’Austerlitz, pour la croix de la Légion-d’Honneur, il n’avait alors que 16 ans.

Dans la campagne de 1806 et 1807,