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second sur le bateau canonnier le Mars, d’où il passa au commandement du Mentor (flottille de la Manche).

En 1802, il fit une campagne à la Martinique sur la corvette la Torche, passa, au retour, sur la Sémillante, frégate qui soutint cinq combats glorieux dans les mers de l’Inde. M. Roussin était lieutenant de vaisseau en 1807. Sur la côte de Sumatra, avec un canot armé de 22 hommes, il s’empara de sept bâtiments dont deux de 26 canons furent incendiés.

En mai 1808, M. Roussin passa comme second sur l’Iéna de 14 caronades de 18. Le 28 octobre 1808, elle fut rencontrée par la frégate anglaise la Modeste de 44 canons. L’Iéna soutint un combat de nuit de deux heures et demie à portée de fusil et n’amena qu’après avoir été entièrement désemparé et coulant bas d’eau. Revenu à l’Ile-de-France par suite de son échange, le lieutenant Roussin fut embarqué, le 11 janvier 1810, sur la Minerve, en qualité de second capitaine. Le 3 juillet suivant, cette frégate soutint un combat contre trois vaisseaux de la compagnie : le Ceylan, le Windham et l’Assell. À l’apparition de la frégate la Bellone, et à ses premières volées, ces bâtiments amenèrent pavillon. Les 20, 22 et 23 août 1810, la Minerve prit une part active aux combats contre les frégates anglaises le Syrius, la Magicienne, la Néréide et l’Iphigénie. Le lieutenant Roussin avait accidentellement le commandement de la Minerve et prit ensuite celui de la Néréide, l’une des frégates capturées. À l’issue de ces combats, il fut nommé capitaine de frégate provisoire par le gouverneur de l’Ile-de-France ; le ministre de la marine le confirma dans ce grade et lui fit donner la croix.

Compris dans la capitulation de l’Ile-de-France en 1810, il débarqua à Morlaix en mars 1811 et fut présenté à l’Empereur qui lui fit un accueil flatteur. En octobre 1811, il fut nommé commandant de la frégate la Corée ; il parvint à sortir du Havre, malgré la vigilance des Anglais, le 16 décembre ; ayant établi sa croisière à environ 20 lieues du cap Lézard, il fit, dans ces parages fréquentés, cinq prises dont une corvette de 18 canons.

Le capitaine Roussin se porta ensuite sur Lisbonne dans le dessein d’intercepter la correspondance entre cette ville et l’Angleterre. Il parvint à échapper à la poursuite de deux frégates qui croisaient dans ces parages. En croisant entre Madère et les Canaries, il captura six bâtiments. Le 28 février 1813, il ramenait à Brest 396 prisonniers, après avoir fait aux Anglais un dommage estimé à 5 millions de francs. En 1814, il fut chargé de conduire à Riga 360 blessés de la Garde impériale russe. Dans le cours de cette campagne, il fut nommé capitaine de vaisseau et chevalier de Saint-Louis et de Saint-Wladimir.

En apprenant le débarquement de Napoléon, il demanda à prêter serment aux Bourbons, et le prêta en effet le 14 mars.

Pendant les Cent-Jours, il accepta le commandement des fédérés de marine du port de Brest. À la seconde Restauration, il fut renvoyé sans grade et sans pension de retraite.

En 1816, il fut chargé de l’exploration des côtes occidentales d’Afrique ; il rectifia la position du banc d’Arguier sur lequel la Méduse venait de faire naufrage, environ 420 lieues de côtes. On le nomma officier de la Légion-d’Honneur.

En 1819, il explora les côtes du Brésil, reconnut et décrivit les îles Abrolhos et la vigie de Manoel-Luiz, écueil dangereux, et environ 900 lieues des côtes orientales de l’Amérique. Louis XVIII le créa baron, et l’empereur dom Pedro officier