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ligne, et fit la campagne de 1792 à l’armée du Var, comme adjudant dans le 1er bataillon de la Haute-Garonne. Il se distingua à l’affaire de Nice et dans différentes affaires, et fut nommé, en 1793, adjudant-major capitaine.

Il entra ensuite dans la 21e demi-brigade de ligne, où il fut chargé, en qualité d’adjudant-major, de la discipline et de l’instruction. Il fut grièvement blessé à Savone en juin 1795, en sautant dans le fossé du fort, dont il s’empara sous le feu de l’armée autrichienne.

En 1796, les 21e, 118e et 129e demi-brigades furent fondues pour former l’immortelle 32e ; l’adjudant-major Roguet y conserva son emploi. Il fut brave au milieu de cette élite de braves, dont le souvenir se rattache à la conquête de l’Italie. M. Roguet fut nommé chef de bataillon sur le champ de bataille ; mais il dut quitter ses frères d’armes de la 32e pour passer à la 33e, dont il commanda le 1er bataillon à Rivoli.

En 1799, l’armée d’Italie se révolta et ne voulut plus reconnaître l’autorité du général en chef ; seul, le commandant Roguet sut conserver à Mantoue son bataillon dans le poste qu’il devait occuper ; ses soldats restèrent dans le devoir.

À la bataille de Vérone, le chef de bataillon Roguet, par ordre du général Moreau, marcha sur le village de Sainte-Lucie, poste très-important, chassa les Autrichiens, s’établit, se maintint, mais fut blessé très-grièvement d’un coup de feu à la jambe.

À l’époque des insurrections des vallées d’Oneille et de Tanaro, ce fut lui qui dispersa les révoltés, s’empara de la ville et de la vallée d’Oneille et de celle du Tanaro, fit lever le siège de la Piève, y prit l’artillerie des insurgés, fit prisonnier le chef des insurgés et son état-major, rétablit les communications avec Gênes, l’armée et la France, et rejoignit près de Ceva le général Moreau, qui le nomma, sur le champ de bataille, chef de brigade de la 33e demi-brigade, qui fit des prodiges à Fossano, à Novi, à Coni et sur le Var. De 3.000 hommes, cette demi-brigade était réduite, en juillet 1800, à 160 hommes, qui reçurent ordre de se rendre à Paris.

Nommé général de brigade en 1803, M. Roguet commanda au camp de Boulogne les 69e et 76e d’infanterie, fut nommé commandeur et passa en Allemagne en 1805.

La brigade Roguet se distingua d’une manière éclatante à Elchingen ; elle enleva le fort de Scharnitz, et s’ouvrit ainsi la route d’Inspruck.

Le général Roguet déploya sa brillante valeur à Iéna, au blocus de Magdebourg, à l’affaire de Soldan, à la bataille d’Eylau, à la reprise de Gutstadt. Le 5 juin 1807, il formait l’arrière-garde et résistait au centre des ennemis, à la garde russe, à une artillerie formidable, lorsque son cheval fut tué sous lui et une balle lui traversa le pied. Il resta sur le champ de bataille, fut fait prisonnier, et pansé par le premier chirurgien de l’empereur Alexandre.

Rentré en France après la paix de Tilsitt sans être encore guéri de sa blessure, il commanda l’infanterie de la garnison de Paris ; fut créé baron et chevalier de la Couronne de Fer. Envoyé dans l’île de Cadsan, il y établit un tel système de défense, que les Anglais durent s’éloigner et respecter Flessingue.

En 1808, il se distingua aux sièges de Bilbao et de Santander, et fut nommé colonel au 2e des chasseurs à pied de la Garde impériale, avec lesquels il se trouva à Essling et à Wagram. Il conduisit ensuite en Espagne les tirailleurs et voltigeurs de la garde nouvellement formés, fit à leur tête les campagnes de 1809, 1810 et 1811, fut nommé général de division