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jusqu’en 1814. Il fut fait lieutenant-colonel à son retour et ne prit aucune part aux événements de 1815. Nommé colonel en 1818, il prit, en 1821, le commandement du 2e hussards. En 1823, il eut un commandement dans l’armée d’Espagne et s’y distingua par son courage et par son humanité.

Deux fois depuis 1830, nos troupes sont entrées en Belgique, et deux fois M. de Rigny a fait partie de l’expédition avec le grade de maréchal de camp, auquel il avait été promu le 22 octobre 1830 par son droit d’ancienneté. Il reçut en outre le commandement militaire du département du Nord.

En 1836, il reçut ordre de se rendre à Alger. Il paraît que cet ordre n’était point agréable au maréchal Clausel, qui désirait confier au général Subervic le commandement que le ministre donnait à M. de Rigny. Il arriva à Alger le 20 octobre, et de là se rendit à Bone, où se trouvait l’avant-garde.

En octobre 1836, les troupes destinées à marcher sur Constantine se trouvèrent réunies à Bone. Le 8 novembre, la brigade d’avant-garde commandée par M. de Rigny reçut ordre d’aller prendre position à Ghelma ; cette brigade, composée au départ de 2.970 hommes, se trouva réduite à 1.800 devant Constantine, parce que le maréchal garda près de lui les troupes du Bey et deux compagnies du génie.

M. de Rigny quitta Bone avec sa brigade le 8 novembre. On connaît le non-succès de cette première expédition de Constantine. Le maréchal, désespérant de forcer Constantine et pressé par le manque total de vivres, dut songer à la retraite. M. de Rigny prit alors le commandement de l’arrière-garde, qui eut beaucoup à souffrir de la poursuite de l’ennemi. M. de Rigny fit plusieurs fois prier le maréchal de ralentir la marche du corps principal, pour la sûreté des troupes qu’il commandait. Il s’exprima en termes un peu vifs et peut-être imprudents sur le peu de succès de ses instances : quoiqu’il en soit, le maréchal Clausel lui intima les arrêts et le suspendit de son commandement le 26 novembre ; mais le lendemain matin il leva les arrêts et la suspension ; et le 29, parut un nouvel ordre du jour très-offensant pour le général de Rigny, qui s’empressa de s’en plaindre au ministre de la guerre, en le suppliant de faire examiner sa conduite par un conseil de guerre. Cette lettre ne parvint pas au ministre. Le général ayant reçu l’ordre de revenir en France, il demanda de nouveau une instruction qui fut ordonnée ; et après six mois, il parut devant un conseil de guerre comme accusé de s’être rendu coupable de trahison, en proférant en présence de l’ennemi, des cris ou clameurs tendant à jeter le trouble et le désordre dans l’armée d’Afrique, lors de l’expédition de Constantine. M. de Rigny fut acquitté à l’unanimité, et cet acquittement fut accompagné des circonstances les plus solennelles et les plus touchantes.

C’est à tort que l’on prétendit que le ministère ne lui donna point de commandement ; on lui confia au contraire celui du département de l’Indre (Châteauroux). La lettre d’avis ministérielle est datée du 6 septembre 1837 ; il ne quitta ce commandement qu’après le décret du Gouvernement provisoire, en 1848.

Le 9 juillet 1850, M. Gaultier de Rigny fut nommé, par décision du Président de la République, au commandement de la 2e subdivision de la 15e division militaire (chef-lieu Brest).


ROGUET (François), comte

né à Toulouse le 12 novembre 1770, s’engagea à 19 ans (3 mai 1789) dans le régiment de Guyenne, infanterie, devenu 21e de