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un moment d’hésitation, il saisit l’Aigle du 34e et, suivi de quelques braves, il franchit le pont barricadé de la Dyle, força les Prussiens à se retirer, et sa division resta maîtresse de Wanves.

À la seconde Restauration, le 16 août 1815, le colonel Rapatel reçut le commandement de la légion de l’Ariége (devenue 5e léger le 17 novembre 1820). M. Rapatel fit la campagne d’Espagne en l823 à la tête de ce régiment. Nommé, cette même année, maréchal de camp, il commanda la 2e brigade de la 11e division du 8e corps de l’armée des Pyrénées, puis la 2e brigade de la 11e division d’occupation de la Catalogne.

Après la révolution de Juillet, M. Rapatel fut d’abord appelé au commandement d’une brigade de l’armée du Nord. Nommé lieutenant-général en 1833 au siège d’Anvers, il fut envoyé l’année suivante en Afrique avec le titre de commandant de toutes les troupes et inspecteur général. C’était à cette époque la position militaire la plus importante de la colonie. Il l’occupa pendant quatre ans.

En plusieurs circonstances, le général Rapatel donna aux soldats l’exemple de la bravoure en chargeant l’ennemi à la tête de la cavalerie. En novembre 1838, envoyé par le maréchal Clausel auprès d’une troupe de travailleurs qui gravissaient les montagnes de l’Atlas, afin d’accélérer le mouvement, il se trouva tout à coup au détour d’un ravin, avec 60 hommes d’escorte, en présence de 500 cavaliers arabes. Il n’hésita pas cependant à les charger et tua de sa main leur chef. L’ennemi se dispersa, non sans laisser un grand nombre des siens. Le soir de ce beau fait d’armes, le colonel des Zouaves, accompagné d’un officier et de quelques soldats, vint offrir au général le yatagan du chef ennemi retrouvé sur le lieu du combat.

Au mois de mai 1837, le général Rapatel revint en France, après avoir remis le commandement des troupes au général Damrémont. Son départ fut accompagné d’unanimes regrets. La Gazette du Midi du 12 mai 1837 s’exprime ainsi à ce sujet : « M. le général baron Rapatel part aujourd’hui sur le paquebot le Papin et doit débarquer à Marseille. Cet officier général, honnête homme dans la force du mot, vaillant sur le champ de bataille, doué de toutes les qualités morales qui font l’homme distingué, emporte les regrets de la population entière ; aussi a-t-il été accompagné au bateau par l’élite des habitants, par tout ce que la cité et l’armée ont de plus recommandable. Ce malheureux pays est destiné à perdre tous ceux qui connaissent ses besoins et sont à même de faire le bien. Parmi ceux-là M. Rapatel était en première ligne. »

À son retour d’Afrique, le général Rapatel fut nommé inspecteur général d’infanterie, et en décembre de la même année il fut de nouveau appelé en Algérie. Il conserva ce commandement pendant treize mois. Une maladie grave à laquelle il faillit succomber l’obligea à rentrer en France.

Depuis lors, il remplit les fonctions d’inspecteur général et de membre du comité d’infanterie. En 1841, il commandait la 1re division d’infanterie du camp de Compiègne.

Le général de division baron Rapatel est grand officier de la Légion-d’Honneur, chevalier de Saint-Louis, grand-croix des Ordres espagnols de Ferdinand et Isabelle, grand officier de l’ordre de Léopold de Belgique, caballero de numéro de l’ordre de Ferdinand d’Espagne, etc., etc., etc.


RAPP (Jean), comte

né à Colmar le 26 avril 1772, s’enrôla à l’âge de 16 ans dans le 10e régiment de chasseurs à cheval