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jurer à sa troupe de tenir jusqu’à la dernière extrémité. L’ennemi monte à l’assaut ; mais, accueilli par les feux croisés de l’artillerie et de la mousqueterie, il plie et se rompt. Trois fois d’Argenteau les ramène à la charge, trois fois Rampon lui présente un rempart de baïonnettes et le culbute en lui faisant éprouver des pertes énormes ; dans la nuit, Laharpe, Augereau, Masséna accourent, et le lendemain a lieu la bataille de Montenotte.

Peu de jours après, près de Dégo, la 32e se trouva mêlée dans un mouvement de retraite. Masséna accourut, rallia les troupes, leur adressa des reproches et ordonna au général Rampon de mener sa brigade au combat. Il est obéi. Les Autrichiens résistaient vigoureusement. Un feu terrible de la 32e les arrêta près du village d’où ils débouchaient. Rampon ordonna la charge, et les baïonnettes achevèrent de les mettre en déroute. — À la suite de cette affaire, Bonaparte demanda au Directoire, pour Rampon, le grade de général de brigade.

La journée de Lonato ajouta une gloire nouvelle à celle de la 32e. Ce fut dans ce combat que cette brigade, si renommée parmi les braves, mérita ce que le général en chef dit d’elle dans son rapport au Directoire. « J’étais tranquille, la brave 32e était là. »

Le lendemain de la bataille de Castiglione, elle était sous les murs de Peschiera que Masséna avait ordre d’enlever. Le général Victor, marchant à la tête de la 18e, attaqua la parallèle, mais ne réussit pas. Alors, le général Rampon reçut l’ordre de tenter une nouvelle attaque ; il harangua la 32e et s’élança à sa tête sur le flanc de l’ennemi. Les retranchements sont enfoncés à la baïonnette, le fer abat tout ce qui résistait, et le reste est mis en fuite jusque sur les hauteurs voisines.

Le général Rampon et sa brigade se distinguaient de nouveau devant Mantoue, au combat entre Saint-Georges et la Favorite. La 32e enleva Saint-Georges après un terrible combat corps à corps. Le général Rampon y fut blessé.

Au pont d’Arcole, la brave 32e eut une grande part dans le succès, comme il en revient une aussi à Rampon dans la gloire d’Augereau. À Rivoli, Rampon aida encore Masséna à conquérir son titre futur de duc de Rivoli, il marcha à la tête des bataillons d’attaque. — Deux jours plus tard, à la bataille de la Favorite, Rampon et sa brigade enlevèrent tous les retranchements du pont de Casasola au pas de charge et firent 600 prisonniers.

En 1798, Rampon, à la tête de la 32e et de la 75e, cueillaient de nouveaux lauriers en Suisse. Le 19 mai, il s’embarqua à Toulon pour la campagne d’Égypte. Le 2 juillet, c’était Rampon et sa brigade qui escaladaient les premiers les remparts d’Alexandrie, s’élançaient dans l’intérieur de cette ville, en renversant tous les obstacles, et y arboraient le drapeau tricolore. Bonaparte nomma à l’instant le général Rampon commandant d’Alexandrie. Peu après, ce brave se distingua à l’affaire d’Embabe, à la bataille des Pyramides ; il se trouvait au Caire au moment de l’insurrection, resserra et occupa la grande mosquée, et contribua beaucoup à la réduction des révoltés. Ce fut lui qui, de concert avec le jeune aide-de-camp Eugène Beauharnais, alla occuper Suez. Sa conduite sous les murs de Jaffa justifia son éclatante renommée. Il se distingua au siège d’Acre, à la bataille de Monthabor, où il commandait l’aile droite de l’armée avec laquelle il coupa l’ennemi vers les montagnes de Naplouze. Le général Bon ayant été tué, ce fut Rampon qui commanda sa division comme le plus ancien général de brigade.