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seulement la paix, mais oublia encore un instant les désastres de cette guerre cruelle sous son administration sage et éclairée.

Le général Quantin quitta cette contrée en 1797 pour aller prendre le commandement de la 9e division à Nîmes ; un an après, il passa dans la 8e et se rendit à Aix, qui en était le chef-lieu.

La majorité des citoyens s’abstenaient de se présenter aux élections primaires : chez les uns, c’était le dégoût d’assister à ces assemblées, où s’élevaient toujours de vives discussions qui dégénéraient en actes de violence, où fort souvent les suffrages étaient disputés à coups de poings ; chez les autres, c’était indifférence, ou conviction de l’inutilité de ces élections que le pouvoir exécutif cassait à volonté.

Le général Quantin adressa à ce sujet, au nom du Directoire, une proclamation par laquelle il engageait les habitants de la province à se rendre exactement à ces assemblées et à y concourir de leur vote. Les choses qui y furent faites ne plurent cependant point au Directoire qui annula, cette année encore, les opérations électorales, malgré les plus scrupuleuses observations des décisions réglementaires.

En l’an X, le général Quantin fut appelé à faire partie de l’expédition de Saint-Domingue, commandée par le général Leclerc. Il revint en France en l’an XI, après la mort du général en chef.

En l’an XII, il obtint la croix de la Légion-d’Honneur et fut nommé commandeur le 25 prairial de la même année. L’Empereur lui confia le commandement de Belle-Isle-en-Mer, qu’il conserva plusieurs années, et où il fit exécuter des travaux qui ont rendu ce port à peu près inexpugnable. Une disgrâce, dont les causes n’ont jamais été bien éclaircies, lui fit retirer ce commandement ; il demanda et obtint sa retraite en 1811.

QUESNEL (François - Jean - Baptiste), baron de

né à Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise) le 18 janvier 1765, entra au 25e régiment d’infanterie le 18 juillet 1782.

Caporal le 18 septembre 1783, sergent le 10 octobre 1784, fourrier le 7 juillet 1786, sergent-major le 12 septembre 1789, sous-lieutenant le 15 septembre 1791, lieutenant et capitaine de grenadiers les 19 avril et 1er mai 1792, adjudant-général chef de bataillon le 15 mai 1793, adjudant-général chef de brigade le 30 septembre 1793, et général de brigade le 6 nivôse an II, il fit les campagnes de 1792 à l’an III aux armées du Nord et des Pyrénées-Orientales.

Lors de la suppression de cette dernière armée, Quesnel passa à celle des côtes de l’Océan, et le général en chef le plaça dans l’arrondissement de la Manche.

Le 18 fructidor an VI, le commissaire du Directoire près l’administration centrale de ce département l’ayant dénoncé pour ses liaisons avec des personnes dont les sentiments antirépublicains étaient connus, le ministre de la guerre demanda des renseignements aux représentants du peuple composant la députation de ce département ; tous s’accordèrent à justifier que cet officier général avait rendu les plus grands services dans la poursuite des Chouans et la pacification de la Vendée ; mais quelques-uns déclarèrent que son mariage avec une ci-devant noble lui ayant donné l’occasion de fréquenter des sociétés qui n’avaient pas la confiance des patriotes, il avait attiré sur lui le soupçon de n’être pas républicain et de favoriser les partisans du système qui existait avant le 18 fructidor. Ils témoignèrent même le désir de le voir conserver