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corps de l’armée des Pyrénées. Il fut nommé à cette occasion chevalier de l’ordre d’Espagne de Saint-Ferdinand (2e classe) et admis à la retraite après la campagne avec le grade de maréchal de camp honoraire. Toutefois il a fait en 1831 la campagne de Belgique.

PULLY (CHARLES-JOSEPH, RANDON, comte de)

général de division, né le 18 décembre 1751 à Paris (Seine). Le 22 avril 17(38, il entra comme volontaire dans le régiment des hussards de Ber-chiny, et passa, le 2 décembre suivant, avec le grade de lieutenant, dans la 1" compagnie de Mousquetaires de la maison du roi. Le 11 avril 1770, il reçut le brevet de capitaine commandant dans le régiment de dragons de La Rochefoucauld. En 1776, il se rendit au camp de Vaussieux, sous les ordres du maréchal de Broglie, et servit en 1783, sur les côtes de Normandie, avec le maréchal de Vaux.

Nommé chef d’escadron le ! "’ mai 1788, et lieutenant-colonel du 10e régiment de cavalerie (Royal-Cravate) le 17 mai 1789, il développa dès lors des talents militaires que sa bravoure devait bientôt puissamment seconder. Bien qu’appartenant à une famille noble, il se rallia franchement aux principes de notre régénération politique, et rendit d’importants services pendant les troubles qui agitèrent les premières années de la Révolution.

Élevé au grade de colonel le 5 février 1792, il fut immédiatement employé à l’armée de Dumouriez. Il se signala à l’ouverture de la campagne, fut nommé général de brigade le 19 septembre de cette année, et contribua puissamment à la prise des hauteurs de Wavren. Le 15 décembre, la seconde colonne, dirigée par Pully, arrivait au pied de la montagne de Hamm, et l’attaque allait commencer, lorsqu’un Français, déserteur du camp ennemi, se jette à ses pieds, lui demande sa grâce et le conjure de ne point gravir cette position, fortifiée et défendue par un corps trois fois plus nombreux que les assaillants. Pully accorda la liberté au déserteur et lui dit : « Suis-moi, si tu veux la mériter. » En même temps, le signal est donné : les troupes, guidées par leur brave général, s’élancent avec impétuosité vers la montagne, la gravissent à la baïonnette et refoulent l’ennemi vers leurs batteries foudroyées par notre artillerie, habilement placée sur les hauteurs dominantes. Les retranchements sont bientôt enlevés, les canons pris ou démontés, les canon-niers tués sur leurs pièces et 3,000 Autrichiens forcés d’abandonner leurs positions à 1,200 Français. Le général Beurnonville, sous les ordres duquel se trouvait Pully, écrivit à la Convention nationale pour lui rendre compte de la brillante conduite de cet officier général dans cette affaire. Le 8 mars 1793, il reçut le brevet de général de division, comme un témoignage de la satisfaction du gouvernement. Le 17 mai suivant, il coopéra, sous les ordres de Custine, en avant de Hers-cheim et de Rehinzabern, à arrêter un corps prussien de beaucoup supérieur en nombre. Il se distingua d’autant plus particulièrement dans cette journée, qu’il répara en partie, par sa bonne contenance, une faute commise par le général Ferrières et qui pouvait gravement compromettre l’armée. Tandis qu’il était appelé au commandement du corps des Vosges, le général Pully était accusé, au sein même de la Convention, de trahison, et d’avoir abandonné le camp d’Hornebach pour se réunir aux émigrés. Il s’empressa de démentir énergiquement cette nouvelle, et écrivit en même temps au général en chef et au Comité de salut public pour demander une éclatante réparation