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leur gauche par la cavalerie. Il ajouta que cette droite, ainsi culbutée, l’armée française continuerait sa marche en avant et parviendrait sans doute à se mettre en communication avec le général Vedel, qui ne pouvait pas être très-éloigné de Baylen ; que les dispositions pour cette attaque étaient d’autant plus faciles à faire, qu’elles seraient masquées par le bois qui se trouvait entre la gauche des Espagnols et la droite des Français, accident qui empêcherait les Espagnols d’apercevoir les mouvements de la formation des premières colonnes. Le général Dupont n’accueillit point les judicieuses observations du général Privé qui alla rejoindre sa brigade. Lorsque le général Dupont s’embarqua pour retourner en France, il laissa le général Privé en Andalousie pour veiller aux intérêts des troupes prisonnières, dont il partagea ensuite les infortunes par une monstrueuse violation des droits de la guerre et de l’humanité. Conduit d’abord aux îles Baléares, puis en Angleterre, il rentra en France le Ie’juin 1814 et-fut mis en non-activité. Louis XVIII le créa chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis le 17 janvier 1815, et l’Empereur, après son retour de l’île d’Elbe, lui confia l’organisation des gardes nationales dans la 14" division militaire. Rentré en non-activité après la catastrophe de mont Saint-Jean, il demeura dans cette position jusqu’au 20 mai 1818, époque de son admission à la retraite. Il est mort le 13 février 1831.

PRUÈS (BERNARD)

né à la Martinique le 11 juin 1773, entra comme volontaire dans les dragons de la Haute-Garonne en 1792. Dix-huit mois plus tard, il était sous-lieutenant au 24° des chasseurs à cheval. Il fit dans ces deux corps les campagnes d’Espagne et d’Italie, de 1792 à 1806, gagna tous ses grades sur le champ de bataille, se distingua surtout au combat de Casano (Italie) le 8 floréal an VII, où il fut blessé, et à l’attaque des redoutes du Caldiero le 8 brumaire an XIV, où il fut de nouveau blessé. Il mérita et obtint un sabre d’honneur en 1803 et la croix d’officier en 1804. Il n’était encore que capitaine.

Le 17 janvier 1807, il passa chef d’escadron au 16e des chasseurs à cheval. En 1808, il fut attaché en qualité d’aide-de-camp au général Bertrand qu’il suivit jusqu’en 1813.

Le 1" mars de cette année, il fut nommé colonel du 1" régiment des hussards Croates, puis il passa au 3e hussards.

Pendant les Cent-Jours, il fit partie du corps d’observation du Jura, sous les ordres de Lecourbe. M. Pruès fut nommé colonel du 13e de chasseurs à cheval, qui fit dans cette courte campagne des prodiges de valeur et s’immortalisa surtout dans la journée du 4 juillet. 60,000 ennemis, commandés par le prince de Colloredo, avaient débouché par Bâle ; Lecourbe se retira lentement et en bon ordre, disputant avec ses 6,000 hommes le terrain pied à pied. Il arriva intact sous le canon de Béfort, après avoir causé à l’ennemi une perte de plus de 15,000 hommes. Il fallait s’emparer de Béfort pour pénétrer dans l’intérieur, l’ennemi l’essaya et fut repoussé ; un régiment hongrois de la Garde (le Royal-Alexandre) fut chargé par deux escadrons du 13° chasseurs, et fut enfoncé et massacré. Des 630 hommes qui composaient le Roy al-Alexandre, pas un seul n’échappa au sabre des cavaliers. Ce fait d’armes, d’une miraculeuse valeur, a laissé aux lieux où il s’accomplit le nom de champ de la mort.

En 1818 (8 mars), M. Pruès fut nommé chevalier de Saint-Louis. Il prit part en 1823 à la campagne d’Espagne, en qualité de commandant du quartier général du 4e