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vigoureuses avec un plein succès. Dans cette journée, il fit prisonnier un bataillon prussien tout entier, enleva un drapeau et s’empara de 12 pièces de canon. Vers la fin de la bataille, il chargea, avec le l ? r escadron de son régiment, 200 dragons Saxons qui furent culbutés, sabrés et poursuivis jusqu’à plus d’un kilomètre sur les derrières de l’armée prussienne. Lorsqu’il voulut retourner, il trouva sa retraite coupée par la cavalerie de l’armée ennemie ; prenant alors toutes les dispositions convenables avec un sang-froid admirable, il s’élance sur la ligne prussienne, la renverse et vient reprendre son ordre de bataille sans avoir éprouvé de perte. Le 26 décembre suivant, à Golymin, il exécuta plusieurs charges contre la cavalerie russe, et lui enleva 3 pièces de canon. Le 7 février 1807, au combat en avant d’Eylau, il chargea avec intrépidité contre une colonne d’infanterie russe qui fut sabrée et faite prisonnière, et il eut, dans cette action un cheval tué sous lui. Le lendemain 8, à la bataille d’Eylau, il fut blessé d’un coup de biscaïen au pied gauche. Nommé général de brigade le 14 mai suivant, il fut créé baron de l’Empire, avec dotation, par décret du 19 mars 1808. Employé au corps d’observation de la Gironde sous les ordres du général Dupont, il y commanda la brigade d’avant-garde, et entra en Espagne avec ce corps. Le 7 juin 1808, pendant l’attaque du pont d’Àlcolea, le général Privé, avec sa brigade de dragons, sabra et mit en fuite une colonne de 3,000 Espagnols. Le 19 juillet suivant, à Baylen, le général Dupont ordonna à Privé de se porter avec sa brigade de dragons sur une colline élevée, occupée par deux bataillons ennemis qui menaçaient la droite de l’armée française. Pour y arriver, il fallait traverser un terrain difficile et qui ne permettait aucun ordre de bataille. Le général Privé fait avancer en tirailleurs le 1er régiment provisoire de dragons, et marche ensuite avec le 2°, tandis qu’un escadron de cuirassiers se porte en colonne sur son flanc droit, à la hauteur des tirailleurs. La brigade française gagne bientôt le sommet de la colline ; le général fait sonner la charge ; le 1 "régiment de dragons et l’escadron de cuirassiers s’élancent sur les deux bataillons ennemis, les enfoncent et sabrent tous ceux qui ne cherchent point leur salut dans la fuite. Le général Privé ne pouvant pas conserver cette position à cause du feu violent auquel il se trouvait exposé, ramena sa brigade sur le terrain d’où elle était partie ; mais à peine avait-elle évacué la hauteur que deux autres bataillons ennemis vinrent prendre la place de ceux qui avaient été culbutés. Le général Dupont ordonna aussitôt une seconde attaque, qui fut exécutée de la même manière et avec autant de succès. La brigade française reprit encore sa première position. Privé fit présenter au général Dupont les deux drapeaux que sa troupe avait enlevés, et que le général en chef fit porter sur le front de l’infanterie pour exciter l’ardeur de l’armée. Quand le général Dupont eut pris la résolution d’entrer en pourparlers avec l’ennemi, le général Privé, qui avait combattu avec gloire depuis le commencement de l’action, vint le trouver, lui représenta que rien n’était encore désespéré, et qu’il y avait un moyen de s’ouvrir un passage ; qu’il fallait d’abord abandonner toute espèce de voitures qui pourraient entraver la marche des troupes, et à la garde desquelles étaient employés en ce moment plus de 1,500 hommes, qui devenaient alors disponibles pour le combat ; ensuite réunir toute l’infanterie devant l’aile droite de l’ennemi, et la faire marcher en plusieurs colonnes sur cette même aile en flanquant