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Convention nationale appela à son secours le 13 vendémiaire an IV, contre les sections de Paris qui refusaient d’obéir au décret par lequel les deux tiers de cette assemblée devaient être admis dans le nouveau corps législatif. Pour ne pas obéir à cette injonction, il feignit d’être malade. De là, sa disgrâce auprès de Bonaparte, qui prit le commandement des troupes conventionnelles dans cette journée. Le général Poissonnier fut destitué ; mais, ayant offert ses services après le 18 brumaire, il obtint par arrêté du premier Consul, du 21 nivôse an VIII, sa réintégration dans son grade à l’armée du Rhin le 29 du même mois. Cet officier général mérita d’être cité honorablement aux affaires d’Engen, Mœrskirch et de Biberach. Le 9 frimaire an IX, il était chargé, à la tête de deux bataillons et de trois escadrons, de la défense d’Aschau, lorsque l’archiduc Jean s’y porta par Craïbourg. Les Autrichiens, qui s’étaient avancés sur Riecherslheim, attaquèrent le général Poissonnier sur le pont d’Aschau avec des efforts incroyables celui-ci fit la plus vive résistance mais à la fin, il se replia, emmenant avec lui plus de 700 prisonniers, dont vingt-deux officiers de tous grades. En arrêtant pendant six heures l’archiduc qui avait 25,000 hommes sous ses ordres, il donna le temps au général Moreau de venir le dégager avec deux divisions, et sauva les équipages, 49 bouches à feu et le trésor. Mis en non-activité le 1" vendémiaire an X, il obtint de l’emploi dans la 6division militaire le 4e jour complémentaire an XI. Il fut nommé membre de la Légion-d’Honneur le 19 frimaire an XII, et commandant de l’Ordre le 25 prairial. Le général Poissonnier a dit dans sa Vie’politique, publiée en 1823 « Lors du procès, je me prononçai pour. Moreau dont je plaignis la destinée ; Bonaparte le sut ; je fus suspendu de mes fonctions, mis à la demi-solde, etc. » Il y a ici une erreur que nous nous contenterons de réfuter par des dates. Moreau, arrêté le 25 pluviôse an XII, fut condamné le 21 prairial suivant ; et M. Poissonnier, employé dans la 6° division militaire le 4e jour complémentaire an XI ; a conservé son commandement jusqu’au 6 mars 1806, époque de sa misè en non activité. Cette décision fut motivée 1° sur la mésintelligence qui régnait entre lui et les autorités civiles du département du Jura, dont il avait le commandement 2° sur les moyens qu’il employait pour soutenir les dépenses excessives auxquelles il se livrait dans ce département. Son admission à la retraite, le 6 août 1811, après cinq ans de non activité, prouva qu’on ne le jugea plus susceptible d’être employé, et le 23 octobre 1812 il reçut, par suite de l’affaire Malet, l’ordre de se retirer à Rouen, disposition contre laquelle il réclama vivement sans succès. Créé chevalier de Saint-Louis le 19 juillet 1814 le roi lui confia, le 31 décembre 1818, le commandement du département de l’Hérault, en récompense, sans doute, du dévouement dont il avait fait preuve en le suivant à Gand. Le 22 juillet 181C, il commanda le département de la Lozère, et, le 2 juillet 1817, celui de l’Aveyron. Remis en non-activité le 1er décembre suivant, il obtint le 18 novembre 1818 la place de lieutenant de roi à Perpignan. Sa conduite dans ce commandement et sa manière de servir donnèrent lieu à des plaintes qui déterminèrent son changement, et il passa à Besançon le 2 août 1820. Sur de nouvelles plaintes, il fut définitivement admis à la retraite le 34 octobre 1821. En janvier 1823, il fit hommage au roi et à chacun des membres de la fa-