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Brest, et celle de 1791 en Amérique.

Caporal le 1" octobre 1790, il fut fait fourrier le Ie’ janvier 1791, et sergent le 15 mars 1792.

Il servit aux armées des Ardennes, du Nord et de Sambre-et-Meuse depuis 1792 jusqu’à l’an IV, se distingua particulièrement le 8 mai 1793 à l’affaire du bois de Bonne-Espérance, près Valenciennes, où il fut blessé d’un coup de feu à la jambe gauche. Passé à l’armée d’Italie il y. fit la guerre de. l’an V à l’an. VIII inclusivement.

Le 30 prairial an VII, à la bataille de la Trébia, dans le village de Castel-San-Juan, accompagnant lui seul l’adjudant-major Reboul, de son bataillon, ils firent mettre bas les armes à un peloton de 20 soldats Autrichiens embusqués dans un jardin et les emmenèrent prisonniers.

Le 1er messidor, à la même affaire, le 3e bataillon de la 55e se trouvait exposé au feu meurtrier de deux pièces de canon qui portaient le ravage dans ses rangs. Le chef de brigade demande un sous-officier et 30 hommes de bonne volonté pour s’emparer de ces pièces. Le sergent Plomion sort des rangs le premier, il est bientôt suivi par les volontaires demandés. Ces braves soldats, sans s’inquiéter du danger qui les menace, traversent une colonne russe et s’emparent des pièces après avoir tué tous les canonniers qui les servaient ; mais, assaillis par ’des forces considérables, ils sont obligés d’abandonner les pièces après avoir combattu avec la plus rare intrépidité. Dans cette lutte terrible, tous ses compagnons d’armes ont trouvé un glorieux trépas ; il ne lui reste plus qu’un seul des 30 braves qui l’avaient accompagné. Plomion se fait jour, les armes à la main, pour rejoindre son bataillon qui, pendant ce temps, avait été contraint de battre en retraite. Le soldat qui lui restait est grièvement blessé et ne peut plus le suivre ; il est donc forcé de continuer seul son mouvement de retraite, s’arrêtant à chaque pas pour repousser l’ennemi qui le pressait de trop près. 11 allait atteindre son bataillon lorsqu’il s’entend appeler et aperçoit au milieu d’un groupe de Russes le porte-drapeau qui, mortellement blessé, faisait un dernier effort pour reprendre le drapeau qu’on venait de lui enlever. A cette vue l’intrépide Plomion s’élance sur les Russes, il tue et disperse à coups de baïonnette tout ce qui s’oppose à son passage. Arrivé auprès du soldat russe qui s’était emparé du drapeau, il le lui arrache des mains, l’emporte et rejoint son bataillon au milieu d’une grêle de balles que les Russes font pleuvoir autour de lui. Après avoir remis son précieux dépôt entre les mains de son sergent-major, il retourne au combat ; mais, blessé d’un coup de’ feu qui lui traverse le corps et lui brise deux côtes, il fut fait prisonnier et conduit en Hongrie.

Lors de sa rentrée des prisons de l’ennemi, il alla rejoindre à Rouen le dépôt de son régiment. Le premier Consul, traversant cette ville peu de temps après, passa en revue la garnison, et il demanda si parmi les prisonniers rentrants il n’en était pas dont le courage fût resté sans récompense. Plomion lui fut présenté et reçut de lui un sabre d’honneur. Le brevet porte la date du 10 prairial an XI.

Il fit la campagne de l’an IX à l’armée de Batavie.

Sergent-major le 11 thermidor an XI, il fut promu sous-lieutenant le 7 vendémiaire an XII, fut employé à l’armée des côtes de l’Océan pendant les ans XII et XIII, et prit part aux guerres d’Autriche, de Prusse et de Pologne, de l’an XPV à 1807, avec la grande armée.

Lieutenant le 23 février 1807, il servit avec distinction en Espagne de 1808