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de Lorraine, le 15 avril 1778. Devenu caporal le 16 avril 178n, il obtint le grade de sergent le 1" novembre 1786 et celui de sergent-major le 15 avril 1790. Nommé capitaine au 7e bataillon du Bec-d’Ambès le 9 août 1792, Philippon fit la campagne de cette année, ainsi que celle de 1773 à l’armée du Nord, sous les ordres des généraux Servan et Léonard Alulîer. Il se rendit ensuite à l’armée des Pyrénées-Occidentales, commandée par Moncey, où il se fit remarquer par sa bravoure, en enlevant, seulement avec 600 hommes, le poste d’Irur-sum, défendu par 2,300 Espagnols. Il en tua 400, fit prisonnier le lieutenant-colonel, 17 officiers et 37 soldats. Ce beau fait d’armes lui mérita le grade d’adjudant-général provisoire chef de brigade, qui lui fut conféré le 21 prairial an H : Philippon passa plus tard à l’armée de l’Ouest, où on lé mit à la réforme, avec traitement, le 21 fructidor an IV. En l’an VII, il reçut l’ordre d’aller à l’armée du Danube, passa à celle des Alpes, et y devint chef de la 87e demi-brigade le 29 brumaire de la même année. Il fit successivement les campagnes des ans IX, X et XI, dans le pays des Grisons, dans le Valais, en Suisse et en Italie. Il servait à l’armée de Hanovre lorsqu’il fut créé membre de la Légion-d’Honneur le 19 frimaire an XII, puis officier de l’Ordre.le 25 prairial suivant. Créé baron de l’Empire en 1809, la guerre d’Espagne lui fournit de nouvelles occasions de signaler son courage ; il en. donna des preuves éclatantes au siège de Cadix, ce qui lui valut le grade de général de brigade le,23 juin 1810. A la bataille de la Geborà, il combattit de nouveau avec une rare intrépidité. Au siège de Bada-joz, dont il avait été nommé gouverneur,, le général Philippon défendit les approches de la place par de vigoureuses sorties faites à propos et par des retranchements ou contre-approches qui rendaient les progrès des assiégeants à peu près nuls. Le 10, il fit une sortie aveè 1,200 hommes, s’empara de la tranchée^ la détruisit de fond en comble, et ne se retira que devant des forces supérieures. Le 12, le général Beresford, ayant appris que le duc de Dalmatie s’avançait au secours de Badajoz, se décida à lever le siège et à concentrer ses forces pour livrer bataille : il se mit alors en mouvement ; mais au moment où son arrière-garde se retirait, le général Philippon fit encore Une sortie à la tête de la garnison, et tailla en pièces un régiment portugais de troupes légères qui se trouvait en dernière ligne. C’est ainsi qu’avec de faibles moyens il sut, par l’opiniâtreté dé son courage, prolonger assez la défense pour donner le temps au maréchal Soult de venir secourir la place. Le 10 juin, la garnison française eut à soutenir une nouvelle attaqué qu’elle repoussa avec le même succès. Froidement intrépide au milieu des dangers, le premier dans les sorties, le dernier dans la retraite, entreprenant, infatigable, le gouverneur de Badajoz ne cessa de donner aux siens l’exemple du plus entier dévouement. Les assiégeants, désespérant alors de s’emparer de cette ville, brûlèrent, dans la nuit du H juin, leurs approvisionnements de siège, et, le 12 au’ matin, ils disparurent de Badajoz. Élevé au grade de général de division le 9 juillet 1811, en récompense de sa brillante conduite, le général Philippon fut assiégé une dernière fois en mars 1812. Il déploya encore plus de talent et de courage dans cette défense que dans les précédentes 5 mais, trahi par les habitants, attaqué par un ennemi valeureux dont les forces étaient infiniment supérieures à celles qui lui étaient opposées, le général français ? après avoir combattu sur la brèche, dans lés rues, sûr les places publiques, fut