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laquelle il reçut, le 26 février 1814, la croix de commandeur à la suite de brillants faits d’armes. Après les désastres de Paris, Napoléon, ayant abdiqué, harangua les compagnons de sa gloire, et pressant avec émotion l’aigle de la Garde sur son cœur, il ouvrit les bras au commandant de ce corps d’élite ; le général Petit s’y précipita et reçut le baiser d’adieu solennel.

Le général Petit prêta serment à la royauté, et, le 25 juillet suivant, il reçut la croix de Saint-Louis ; mais au retour de Napoléon, le général Petit reprit sa place à ses côtés. 11 se trouva à Waterloo en qualité de major au lep régiment des grenadiers à pied de la Garde. Ce régiment est celui qui résista à l’ennemi pendant la retraite, qui soutint les chocs les plus violents et qui combattit le dernier. Le général Petit se montra brave au milieu de tant de braves.

La Restauration refusa au général Petit le titré de lieutenant-général que Napoléon lui avait donné. Ce titre lui fut restitué le 27 février 1831. Remis en activité à cette époque, il fut chargé du commandement d’une division militaire. Il fut porté sur le cadre de retraite en 18-47. Il était grand officier de la Légion-d’Honneur depuis 1835 et pair de France depuis le 3 octobre 1837.

Il est aujourd’hui commandant de l’Hôtel des Invalides sous les ordres de Jérôme Bonaparte.

PEUGNET (JEAN-BAPTISTE, baron)

né le 30 juillet 1764, à Vraucourt (Pas-de-Calais). Entré au service comme volontaire le 26 septembre 1791 dans le 1er bataillon du Pas-de-Calais, il fut fait ser_ gent le même jour et obtint le grade de sous-lieutenant le 12 février 1792.

Il prit part à toutes les guerres de la Révolution et servit successivement, de 1792 à l’an III à l’armée du Nord, en l’an IV à celle de l’Intérieur, de l’an V à l’an VIII à celle d’Italie, et en l’an IX à celle des Grisons.

Lors de la levée du camp de Maulde, il était détaché avec 42 hommes au château de l’Abbaye, où il avait ordre de tenir jusqu’à la dernière extrémité. Assailli le 7 septembre 1792 par de nombreux ennemis, sa résistance fut héroïque, mais il perdit 40 hommes qui tombèrent morts ou grièvement blessés. Atteint lui-même de deux coups de feu à la jambe droite et n’ayant plus avec lui que deux soldats valides, l’intrépide Peu-gnet effectua sa retraite les armes à la main. Les ennemis étaient déjà maîtres d’une partie du château lorsque, accompagné de ses deux soldats, il traverse un jardin et va chercher une issue ; mais quatre grenadiers autrichiens les attendaient au passage : il en tue un avec son sabre, deux autres expirent sous les coups de ses compagnons, le quatrième prend la fuite, et nos trois braves parviennent à rejoindre leur bataillon.

Capitaine le 26 janvier 1793 dans le 10" bataillon du Pas-de-Calais, qui entra dans la formation de la 14’ demi-brigade, devenue 14e régiment d’infanterie de ligne, Peugnet se distingua particulièrement, le 8 pluviôse an V, au combat d’Ario, sur l’Adige, où il reçut l’ordre de s’emparer d’une redoute qui défendait le passage du fleuve.

A la tête d’un détachement de 17 nommes seulement, il se dirigea sur la cat-terie par des sentiers impraticables. Sa marche, favorisée par l’obscurité de la nuit et par une pluie qui tombait à torrent, ne fut point aperçue par l’ennemi, et il parvint au pied des retranchements sans avoir donné l’éveil.

Une fois arrivé, il cherche à réunir son monde pour exécuter son coup de main projeté, mais il s’aperçoit alors qu’il n’a plus auprès de lui que deux des